Cela fait plusieurs années maintenant que les Etats-Unis refusent aux équipementiers chinois Huawei et ZTE l'accès à leur marché télécom, et notamment en amont de la mise en place des réseaux 5G.

Ils poseraient un risque pour la sécurité nationale, avec la crainte de voir les télécommunications détournées et perturbées en cas de conflit ouvert avec la Chine. Les USA ont fermement incité leurs alliés les plus proches à faire de même et fait le forcing en Europe pour obtenir le même résultat.

Certains pays européens ont pris des mesures pour, sinon interdire, au moins limiter l'accès de ces acteurs aux coeurs de réseau et aux grands projets de déploiement 5G...mais pas tous.

Après les USA, Huawei banni d'Europe pour la 5G ?

Selon le Financial Times, l'Union européenne voudrait instituer une position harmonisée sur ce sujet et faire interdire Huawei en tant qu'équipementier 5G sur l'ensemble du Vieux Continent.

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Un tiers seulement des Etats européens auraient pris des mesures pour s'assurer que des équipementiers problématiques ne fassent pas partie des projets d'infrastructures les plus sensibles, ce qui pose un risque de sécurité pour l'ensemble de l'UE, fait-on valoir à Bruxelles.

Des recommandations avaient été émises en 2020 mais elles ont été peu suivies d'effets. En France, une législation a été mise en place pour assurer une surveillance renforcée des équipements télécom sensibles et écarter les acteurs présentant un risque potentiel mais un grand marché comme l'Allemagne rechigne à faire de même.

Réduire une dangereuse dépendance

Ce n'est pas qu'une question de sécurité des communications. L'Europe cherche également à réduire sa dépendance aux technologies chinoises, après les avoir accueillies à bras ouverts dans les années 2000 et 2010.

La montée des tensions géopolitiques internationales fait renaître la crainte de conflits ouverts qui pourraient malmener les chaînes d'approvisionnement et dévoiler des dépendances majeures aux technologies étrangères.

Après avoir embrassé la mondialisation comme un état permanent d'un monde globalement apaisé, l'Europe semble donc redécouvrir les vertus de la souveraineté, de la relocalisation et de l'importance des acteurs locaux à l'heure des incertitudes économiques et stratégiques.

Source : Financial Times