Dans une plainte déposée en Californie, les studios Disney, Universal et Warner Bros. Discovery accusent la société chinoise MiniMax de violation droit d'auteur. Au cœur du litige se trouve Hailuo AI, une application qui permet aux utilisateurs de générer des images et des vidéos à partir de simples instructions textuelles.

L'application est capable de produire des contenus de haute qualité mettant en scène des personnages emblématiques comme Dark Vador, les Minions ou encore Wonder Woman, le tout affublé du logo de MiniMax.

Comment MiniMax aurait-elle utilisé ces personnages protégés ?

Selon la plainte, MiniMax ne se contente pas de permettre la création d'images pirates, mais utilise activement les personnages pour sa propre promotion.

La société présente son service, Hailuo AI, comme un véritable " studio hollywoodien dans votre poche ", une formule que les plaignants qualifient d'audacieuse étant donné que l'entreprise " a bâti son business sur la propriété intellectuelle volée aux studios d'Hollywood ".

Des captures d'écran montrent des publicités pour Hailuo AI utilisant des personnages tels que le Joker de Warner Bros. sur les réseaux sociaux, ce qui, selon les studios, suggère faussement un partenariat officiel et constitue une menace directe pour l'industrie cinématographique américaine.

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Quels sont les enjeux pour cette étoile montante de la tech chinoise ?

Fondé en 2021 et soutenu par des investisseurs de premier plan comme Alibaba, MiniMax est considéré comme l'un des " dragons de l'IA " en Chine, avec une valorisation estimée à environ 3 milliards de dollars.

Le procès pour violation de droits d'auteur intervient à un moment particulièrement délicat pour la startup, qui préparerait une introduction à la bourse de Hong Kong pour financer son expansion internationale.

Une condamnation pourrait non seulement coûter cher financièrement - les studios réclament le montant maximum autorisé par la loi - mais aussi ternir sa réputation auprès des investisseurs.

Une action en justice qui n'est pas un cas isolé

La plainte s'inscrit dans un contexte de lutte acharnée menée par les créateurs de contenu contre l'utilisation non autorisée de leurs œuvres pour entraîner les modèles d'IA.

En juin, Disney et Universal avaient déjà attaqué la société américaine Midjourney, un autre générateur d'images par IA, qualifiant son service de " puits sans fond de plagiat ". Si Midjourney a invoqué la doctrine du " fair use " pour sa défense, la multiplication de ces procès montre la volonté d'Hollywood de ne rien laisser passer.