Warner Bros Discovery vient de lancer une offensive judiciaire contre Midjourney. Dans une plainte déposée en Californie, il est reproché à la plateforme de génération d'images par IA d'avoir bâti son succès sur le vol de personnages emblématiques comme Superman, Batman, Wonder Woman, Bugs Bunny et Scooby-Doo.

Un pillage intellectuel à grande échelle

Selon la plainte, Midjourney aurait délibérément entraîné son service en utilisant les œuvres protégées du studio pour permettre à ses abonnés de générer des images de haute qualité de ces héros dans « toutes les scènes imaginables ».

Le studio parle d'une décision « calculée et motivée par le profit » de la part de l'entreprise d'IA, qui aurait choisi de n'offrir aucune protection aux détenteurs de droits d'auteur. Pour Warner Bros, il s'agit de protéger son cœur de métier.

« Le cœur de ce que nous faisons est de développer des histoires et des personnages pour divertir notre public, en donnant vie à la vision et à la passion de nos partenaires créatifs », a déclaré un porte-parole Warner Bros Discovery (Reuters).

Des preuves et une défense attendue

Pour étayer ses dires, Warner Bros Discovery a fourni des dizaines d'exemples. The Hollywood Reporter rapporte qu'une simple requête comme « Batman, screencap from The Dark Knight » renverrait une image quasi identique au personnage incarné par Christian Bale, avec les détails spécifiques de son costume.

Un autre exemple est un Bugs Bunny animé en 3D hérité de l'adaptation dans le film « Space Jam : Nouvelle Ére ». Même des prompts vagues comme « bataille de super-héros de comics classiques » produiraient des images de Superman, Batman et Flash.

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Face à cela, la défense de Midjourney, déjà esquissée dans une affaire similaire, repose sur la pratique du « fair use » pour un usage raisonnable ou acceptable. Une utilisation d'œuvres pour entraîner une IA favoriserait la libre circulation des idées.

Un front d'Hollywood contre l'IA

L'action en justice de Warner Bros s'inscrit dans un mouvement plus large. Disney et Universal ont déjà uni leurs forces pour poursuivre Midjourney plus tôt dans l'année, dénonçant un « distributeur automatique virtuel » de copies non autorisées.

La demande est un arrêt des infractions reprochées, la mise en place d'outils idoines pour la protection des droits d'auteur et le versement des bénéfices générés par l'utilisation décriée, ou, à défaut, des dommages et intérêts qui pourraient s'élever à 150 000 dollars par œuvre enfreinte.

N.B.. : La plainte (source images ; PDF - The Verge) déposée par Warner Bros Discovery contre Midjourney associe DC Comics, Turner Entertainment, Hanna-Barbera et The Cartoon Network qui sont dans son giron.