
IBM est un constructeur de serveurs haut de gamme et est à la base des supercalculateurs les plus puissants du civil. IBM est également un fabricant de processeurs. Ceux-ci sont en général réservés à ses machines haut de gamme, aux coûts élevés et à l'intérêt très relatif pour le grand public, mais une déclinaison de son architecture a fait son apparition sur un marché plus accessible depuis les années 90.
L'utilisation la plus connue a longtemps été les ordinateurs vendus par Apple : les iMac et PowerMac. Si depuis 2005, Apple est passé d'IBM à Intel, ces machines étaient auparavant animées par des processeurs PowerPC d'IBM. Aujourd'hui encore, nombre de personnes utilisent quotidiennement ces puces, puisque la XBOX 360 est équipée d'un processeur IBM triple coeur cadencé à 3,2 GHz. La Wii est elle aussi dotée d'un processeur de la marque et, enfin, le CELL, qui anime la Playstation 3 est lui aussi en provenance d'IBM.

Le PowerPC fait partie de l'architecture POWER d'IBM. De son côté, le POWER 6 a été progressivement dévoilé depuis environ deux ans, et lancé l'année dernière. Cette architecture a été le fer de lance de processeurs double-coeur cadencés de 3,5 à 4,7 GHz, gravés en 65 nm et composés d'environ 790 millions de transistors. Chaque cœur gère en fait deux fils d'exécution et certaines machines contiennent jusqu'à 16 cœurs. Les performances sont en général plutôt bien considérées. Ces processeurs fonctionnent grâce à certaines versions d'UNIX ou de GNU/Linux. Cependant, il s'agit clairement de produits haut de gamme destinés à un public particulier : il est rare de trouver des serveurs équipés de POWER 6 en dessous de la barre des 5 000 $.
Outre l'autre architecture actuelle, CELL, dérivée du POWER et co-développée avec Toshiba et Sony, IBM travaille depuis 2006 au POWER 7. Si la commercialisation de puces POWER 7 n'est pas attendue avant 2010, nous obtenons quelques informations supplémentaires grâce à The Register. Le POWER 7 sera gravé en 45 nm et devrait fonctionner à 4 GHz. IBM devrait proposer des puces composées de deux modules chacune. Chaque module embarquera vraisemblablement 8 coeurs, capable chacun de traiter quatre fils d'exécution. Avec une performance donnée de 32 GFLOPS double précision par coeur, IBM atteindrait donc le score de 512 GFLOPS par puce. Le record actuel est détenu par NEC avec son SX9 et un peu plus de 100 GFLOPS par processeur.
Un TOP500 révolutionné?

Cette débauche de puissance est à remettre dans le cadre de résultats récents assez encourageants, toujours dans le domaine du calcul intensif mais cette fois dans le secteur des GPU. AMD a en effet sorti une carte graphique professionnelle, vendue 999 $, capable d'atteindre plus de 200 GFLOPS en double précision - et 1 TeraFLOPS en simple - : la FireStream 9250. La Radeon HD4870 serait d'ailleurs une très bonne affaire car, pour beaucoup moins cher, elle frôlerait la barre du 1,2 TeraFLOPS en simple précision. Notons aussi qu'Intel travaille sur sa puce Larrabee, dotée à terme de 32 coeurs et quatre fils d'exécution par coeur, et pouvant atteindre selon le géant les 2 TeraFLOPS, mais en simple précision.
Quoi qu'il en soit, la course à l'hyperpuissance continue et, à terme, il se pourrait bien que les particuliers aussi profitent de toutes ces avancées. Non seulement grâce par exemple à des prévisions météorologiques plus fines, mais aussi dans le domaine de la 3D, de l'embarqué ou encore des consoles de jeux vidéo.