Impulse Space, la startup du vétéran de SpaceX Tom Mueller, annonce le développement d'un atterrisseur lunaire pour répondre aux besoins des futures bases lunaires.

Conçu pour livrer trois tonnes de fret, il vise à combler un vide critique du marché. En s'appuyant sur son étage de transfert Helios, l'entreprise ambitionne de lancer deux missions par an dès 2028 pour accélérer la mise en place d'une présence durable sur la Lune.

La course vers notre satellite naturel s'intensifie, mais elle se heurte à un défi logistique de taille. Comment acheminer des charges utiles de plusieurs tonnes, trop lourdes pour les petits modules actuels mais pas assez massives pour justifier les futurs systèmes géants ?

C'est précisément ce manque qu'Impulse Space entend combler avec l'annonce d'un programme d'alunisseur ambitieux capable de répondre idéalement aux premières étapes de ce futur marché.

Une architecture basée sur l'existant

Loin de partir d'une feuille blanche, Impulse mise sur une synergie intelligente entre ses technologies. L'atterrisseur sera conçu en interne, mais son voyage sera assuré par l'étage de transfert Helios, déjà en développement avancé.

Ce dernier, dont le premier vol est prévu pour fin 2026, transportera l'atterrisseur de l'orbite terrestre basse jusqu'à l'orbite lunaire en une semaine environ. Cette approche intégrée permet d'éviter la complexité du ravitaillement en vol, un obstacle majeur pour d'autres projets.

Quelle place sur un marché déjà concurrentiel ?

Impulse Space ne sera pas seul sur ce créneau convoité. Le segment des charges utiles de taille moyenne est déjà dans le viseur de Blue Origin avec son atterrisseur Blue Moon Mark 1, qui affiche une capacité similaire de trois tonnes.

Cependant, la startup de Tom Mueller met en avant son agilité et son calendrier agressif. En capitalisant sur des technologies éprouvées, comme les propulseurs Saiph du vaisseau Mira, l'entreprise se dit capable d'opérer rapidement.

La firme tente de proposer une solution fiable avant même que les systèmes plus lourds comme Starship de SpaceX ne soient pleinement opérationnels pour ce type de mission.

Un héritage propulsif au service de la Lune

Le cœur du projet repose sur l'expertise de son fondateur, Tom Mueller, ancien responsable de la propulsion chez SpaceX. Le moteur du futur atterrisseur réutilisera une technologie de propergols stockables, combinant protoxyde d'azote et éthane, déjà validée en vol sur le vaisseau Mira.

Ce choix technique offre plusieurs avantages : il est plus sûr que les carburants hypergoliques et évite les problèmes d'évaporation des cryogéniques, un atout pour des missions longues. Cette maîtrise propulsive est la clé de voûte de la promesse d'Impulse : des descentes lunaires contrôlées, fiables et redémarrables.

Avec une feuille de route claire et la promesse de deux missions annuelles dès 2028, Impulse Space envoie un signal fort au secteur mais dont l'effet d'annonce, qui attirera sans doute les investisseurs, doit encore être concrétisé, parmi d'autres projets de l'entreprise.

Sa capacité à tenir ce calendrier ambitieux sera déterminante pour savoir si elle parviendra à démocratiser l'accès à la surface lunaire pour toute une nouvelle gamme de charges utiles scientifiques et commerciales. L'avenir de l'infrastructure lunaire pourrait bien dépendre de la réussite de ce pari.