Après un peu moins de quatre ans en poste, Pat Gelsinger tire sa révérence et quitte son poste de dirigeant d'Intel, poussé vers la sortie par le conseil d'administration. Il ne sera pas aux manettes pour aller au bout de la stratégie qu'il a imposée et qui mise sur un retour en grâce dans la fonderie grâce à des techniques de gravure avancées et une reprise en main des lignées de processeurs après les difficiles années de la gravure en 14 nm.

Mais la mise en place du service IFS (Intel Foundry Services) demande du temps et Intel, peut-être trop focalisée sur ce projet, a peut-être manqué d'autres opportunités comme l'essor des composants pour intelligence artificielle qui fait la fortune de Nvidia.

Problème, si le départ de Pat Gelsinger peut apporter du sang neuf en matière de stratégie et aider Intel à remonter la pente, les transitions engagées ne pourront pas être corrigées rapidement.

Manque de perspectives positives

C'est désormais toute l'inquiétude des investisseurs, faisant finalement chuter le cours d'Intel de 6% peu après l'annonce du départ du dirigeant, et des analystes qui ne voient pas de remède rapide pour sauver Intel.

Les premiers revenus du service IFS ne tomberont pas avant fin 2026 ou 2027, sous réserve de trouver des clients suffisamment importants pour commander de gros volumes, et Intel a assez peu de leviers à actionner entre-temps. Le groupe en est à se séparer d'une partie de son effectif et à étudier l'option de la cession d'actifs et de certaines activités pour se maintenir à flot.

Intel Alder Lake processeur

La stratégie de fonderie est un objectif de long terme qu'un nouveau dirigeant pourra difficilement effacer d'un trait de plume pour lancer d'autres projets afin d'imprimer sa propre marque.

Intel est aussi sous pression dans le domaine des processeurs, alors qu'AMD se fait plus présent dans les processeurs grand public et pour serveurs côté x86 tandis que le segment des processseurs ARM s'organise et pourrait rapidement prendre des parts de marché ces prochaines années.

Un CEO externe, pour changer ?

Tandis que la direction temporaire est confiée à deux co-CEO, David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus, qui pourraient devenir l'un comme l'autre CEO titulaire, la quête d'un nouveau dirigeant pour Intel a déjà commencé.

Pat Gelsinger gravure 7 nm Meteor Lake

Des candidatures internes sont recherchées, à l'image de l'ex-administrateur Lip-Bu Tan, dans la lignée des pratiques d'Intel pour se trouver un dirigeant et qui s'était opposé à la stratégie de Pat Gelsinger, mais la perspective d'un CEO venu de l'extérieur est aussi à l'étude.

Bob Swan, CEO avant Pat Gelsinger, n'était ainsi pas un pur produit Intel mais il n'a pas laissé un souvenir impérissable. Selon Bloomberg, certains noms potentiels sont déjà évoqués, comme Matt Murphy, dirigeant du concepteur de semi-conducteurs Marvell. Mais le processus ne fait que démarrer.

Source : CNBC