Le démantèlement de " l'un des plus grands services illégaux au monde. " Europol et Eurojust annoncent le résultat d'une opération Taken Down menée en collaboration avec les autorités à travers l'Europe. Elle a frappé un réseau d'IPTV pirate comptabilisant plus de 22 millions d'utilisateurs dans le monde.
Une enquête a ciblé 102 suspects, dont 11 ont été arrêtés en Croatie. Plus d'une centaine de perquisitions ont été effectuées principalement en Italie (89), mais aussi aux Pays-Bas, en Suède, en Suisse, en Roumanie, en Croatie et au Royaume-Uni. Eurojust signale également la Chine.
L'équivalent de 1,6 million d'euros en cryptomonnaies et 40 000 euros en espèces ont été saisis. Au moins 29 serveurs ont été saisis et une centaine de domaines Internet ont été fermés. Aucun nom particulier n'est donné, tandis que plus de 560 revendeurs ont été identifiés.
2 500 chaînes de télévision et plus
Le réseau pirate aurait permis de générer plus de 250 millions d'euros de revenus par mois. Le manque à gagner pour les détenteurs de droits d'auteur est estimé à 10 milliards d'euros.
Le piratage a touché plus de 2 500 chaînes de télévision, dont des chaînes dédiées au sport, mais aussi des films et séries de services à la demande. La police italienne cite Sky, DAZN, Mediasat, Amazon Prime, Netflix, Paramount et Disney+.
L'alliance anti-piratage AAPA (Audiovisual Anti-Piracy Alliance) indique pour sa part que plusieurs de ses membres ont soutenu l'action de démantèlement ayant visé le service pirate : Premier League, Sky Group, Nagravision, Deutsche Fußball Liga (DFL), beIN Sports, United Media, Friend MTS et Irdeto.
Une cybercriminalité bien organisée
La police italienne précise que trois administrateurs de la structure informatique ont été identifiés en Angleterre et aux Pays-Bas, ainsi que 80 panneaux de contrôle des flux de streaming pour les différentes chaînes IPTV gérées par des suspects dans toute l'Italie.
" Pour échapper aux autorités, les suspects auraient utilisé des services de messagerie chiffrée pour communiquer et de fausses identités pour enregistrer des numéros de téléphone, des cartes de crédit, des locations de serveurs et des abonnements à des chaînes de télévision ", écrit Eurojust.