Après avoir été habitée en continu depuis novembre 2000, la Station Spatiale Internationale (ISS), le plus grand projet de coopération pacifique de l'histoire, tirera sa révérence en 2030. Son destin est scellé : une plongée finale et contrôlée dans l'océan Pacifique. Cette décision, bien que crève-cœur, marque la fin d'une époque et le début d'une nouvelle ère pour l'exploration spatiale, plus commerciale et tournée vers la Lune.

Pourquoi l'ISS doit-elle prendre sa retraite ?

La décision est avant tout budgétaire. Le coût de maintenance de l'ISS est devenu exorbitant, s'élevant à plusieurs milliards de dollars chaque année pour la NASA. L'agence spatiale américaine souhaite réallouer ces fonds colossaux à son programme prioritaire : Artemis, qui vise un retour durable de l'Homme sur la Lune.

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À cela s'ajoute le poids des années. Construite à la fin des années 90, la station est vieillissante et sa modernisation coûterait une fortune. Le contexte géopolitique actuel, notamment avec la Russie, rend également la coopération internationale, autrefois son plus grand atout, plus complexe à maintenir.

Comment va se terminer la mission de l'ISS ?

La fin de l'ISS sera un spectacle pyrotechnique contrôlé. L'opération de désorbitation consistera à abaisser progressivement son altitude jusqu'à ce qu'elle plonge dans l'atmosphère terrestre pour s'y consumer en grande partie. Les débris restants finiront leur course dans une zone reculée du Pacifique Sud, connue comme le "Point Nemo", le cimetière des engins spatiaux.

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L'opération est si complexe que la NASA a fait appel à SpaceX pour développer un "remorqueur spatial" spécialement conçu pour cette manœuvre finale, afin de garantir une rentrée atmosphérique la plus sûre possible.

Quel avenir pour l'exploration spatiale en orbite basse ?

La fin de l'ISS ne signifie pas la fin de la présence humaine en orbite terrestre. L'avenir immédiat reposera sur les stations spatiales privées. La NASA a déjà investi plus de 400 millions d'euros pour soutenir le développement de plusieurs projets commerciaux :

  • Orbital Reef, porté par Blue Origin et Sierra Space.
  • Starlab, une collaboration entre Voyager Space et Airbus.
  • Haven-1, un module de la société Vast qui pourrait être lancé dès 2026.

Ces futures stations accueilleront des astronautes de la NASA, mais aussi des chercheurs privés et les premiers touristes de l'espace.

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Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce que le projet Gateway ?

Gateway est le successeur spirituel de l'ISS en termes d'ambition. Il s'agit d'une future station spatiale qui ne sera pas en orbite autour de la Terre, mais autour de la Lune. Elle servira de point de relais et d'habitat pour les astronautes du programme Artemis, facilitant les missions de longue durée sur la surface lunaire.

La Chine participe-t-elle à l'ISS ?

Non, la Chine n'a jamais fait partie du programme ISS. Elle a développé sa propre station spatiale, Tiangong ("Palais Céleste"), qui est opérationnelle et habitée en permanence par des taïkonautes depuis 2021. La Chine prévoit d'y accueillir prochainement des astronautes étrangers.

Que va-t-il advenir des astronautes comme Thomas Pesquet ?

Les astronautes européens, comme Thomas Pesquet, continueront de voler. L'Agence Spatiale Européenne (ESA) est un partenaire majeur du programme Artemis. Des places sont déjà réservées pour des astronautes européens à bord de la future station lunaire Gateway, assurant ainsi la continuité des vols habités pour l'Europe.