Malgré des relations géopolitiques tendues, l'espace reste un terrain d'entente. La Nasa et lAgence spatiale russe Roscosmos viennent de s'accorder pour prolonger les opérations de la Station spatiale internationale jusqu'en 2028.

Une annonce qui donne un peu d'air à ce laboratoire orbital unique, mais ne change rien à son funeste destin. Le plan pour sa mise à la retraite définitive est déjà sur les rails, avec une date butoir fixée à 2030.

Un accord sur fond de coopération

Patron de Roscosmos, Dmitri Bakanov a déclaré (TASS ; AFP) à la suite d'une rencontre avec son homologue de l'Agence spatiale américaine qui assure actuellement l'intérim : « Le dialogue s'est bien passé. Nous avons convenu que nous exploiterons l'ISS jusqu'en 2028. Et nous travaillerons sur la question de sa désorbitation jusqu'en 2030. »

Cet accord maintient en vie l'un des derniers bastions de la coopération russo-américaine, alors que l'ISS, assemblée à partir de 1998, montre des signes de vieillissement. Initialement prévue pour fonctionner jusqu'en 2024, sa structure est limitée et ne peut être exploitée indéfiniment.

Rappelons que l'exploitation de l'ISS concerne les États-Unis, la Russie, ainsi que les agences spatiales du Canada, du Japon et de l'Europe. La Russie projette la mise en orbite d'un premier segment de sa propre station spatiale en 2027.

Une destruction inévitable de l'ISS

La structure primaire de l'ISS, qui pèse plus de 430 tonnes, subit une usure constante due aux cycles thermiques et aux manœuvres d'amarrage. Laisser la station en orbite n'est pas une option. Sans corrections régulières de sa trajectoire, elle retomberait naturellement sur Terre de manière incontrôlée, posant un risque pour les populations.

Plusieurs scénarios ont été étudiés pour sa fin de vie. Trop complexe et onéreux, le démontage en orbite a été écarté, de même que la propulsion vers une orbite plus haute qui augmenterait le risque de collision avec des débris et en créerait de nouveaux. La seule solution viable est une désorbitation contrôlée.

Un plongeon final millimétré dans l'océan

Le plan de la Nasa est d'organiser une rentrée atmosphérique contrôlée pour que les débris de l'ISS terminent leur course dans une zone inhabitée de l'océan. Le processus commencera par laisser la station perdre de l'altitude grâce à la traînée atmosphérique. Une fois tout l'équipage évacué, les opérateurs au sol effectueront les dernières manœuvres pour affiner la trajectoire.

Pour la poussée finale, un nouveau vaisseau spécialisé sera utilisé. SpaceX a été choisi pour le développer. Il donnera l'impulsion nécessaire pour garantir que l'ISS plonge précisément dans la zone ciblée.

Lors de sa rentrée atmosphérique, les panneaux solaires et les radiateurs se détacheront en premier, suivis par la fragmentation des modules. Si la majorité de la structure se vaporisera, les pièces les plus denses survivront et s'écraseront au fond de l'océan.

N.B. : Source images : Nasa.