Logo iSuppli La crise économique mondiale, débutée aux Etats-Unis avec la débâcle du marché des crédits à risque ( subprime ) et qui s'est étendue depuis à une bonne partie des marchés mondiaux, ne devait faire que glisser sur le secteur des télécommunications et l'affecter assez peu, au moins dans un premier temps.

C'est en tout cas le message que souhaitaient faire passer bon nombre d'entreprises en début d'année, notamment lors de la grand-messe annuelle des télécommunications : le salon Mobile World Congress 2008 de Barcelone, en février dernier. Depuis, une cascade de mauvaises nouvelles noircit le tableau.

Selon le cabinet d'étude iSuppli, c'est en effet l'ensemble du marché des fabricants de semiconducteurs qui va être touché dès 2008. Cinq des six grands secteurs de l'équipement électronique ( ordinateurs, équipement industriel, équipement automobile, communications filaires et communications sans fil ) vont ainsi connaître un ralentissement significatif cette année.


Réactions en chaîne
Conséquence de ce coup de frein, causé par une frilosité des achats d'équipements électroniques de toute nature mais aussi à des facteurs cycliques : les ventes de semiconducteurs connaîtront une timide croissance de 4% au lieu des 7,5% prévus initialement par iSuppli.

Le secteur le plus affecté sera celui des équipements de communication filaires et d'infrastructure, qui ne progresserait que de 3,6% en 2008, contre 13% en 2007. Il faut ajouter ici au ralentissement général un cycle de remise à niveau des réseaux qui se termine et qui ne sera plus aussi dynamique qu'en 2007.

Le deuxième secteur le plus touché sera celui des communications sans fil, avec une croissance des ventes mondiales de téléphones portables en 2008 qui devrait passer pour la première fois sous la barre des 10%. iSuppli table sur 8.2%, tandis que IMS Research s'attend à pire : 5,7%.

La crise mondiale, en incitant moins à l'achat de nouveaux terminaux, va aggraver les facteurs de ralentissement déjà présents, comme la saturation des marchés établis ou l'érosion des prix moyens des mobiles. D'où la recherche par certains fabricants de terminaux, comme Nokia, d'autres sources de revenus, du côté des services mobiles, cette fois.