Dans un marché totalement polarisé entre les géants américains Apple et Google, l'initiative a de quoi surprendre. Jolla, société fondée en 2011 par d'anciens de Nokia déçus, tente un retour audacieux sur le marché du matériel.

L'objectif est simple : proposer une troisième voie, européenne, axée sur la transparence et le contrôle des données personnelles. Le succès fulgurant de la campagne de précommande, qui a dépassé les 2000 participations nécessaires, prouve qu'il existe une réelle demande pour ce type de produit.

Quelles sont les caractéristiques techniques du Jolla Phone ?

Loin de la course à la puissance brute, le Jolla Phone propose une fiche technique honnête et équilibrée, conçue avec sa communauté. Le cœur de l'appareil sera un processeur Mediatek 5G haute performance, dont le modèle exact reste à préciser, épaulé par 12 Go de RAM et 256 Go de stockage extensible via microSD. L'affichage est confié à un écran AMOLED Full HD de 6,36 pouces, protégé par du Gorilla Glass. Côté photo, on trouve un capteur principal de 50 mégapixels et un ultra grand-angle de 13 mégapixels.

Mais le véritable atout de ce smartphone réside dans ses choix à contre-courant. Il intègre une énorme batterie de 5500 mAh, qui est de plus amovible, une caractéristique disparue depuis des années. La coque arrière est également remplaçable, plaçant la réparabilité au centre de l'expérience. Le tout est complété par une connectivité moderne avec le Wi-Fi 6, le Bluetooth 5.4 et le NFC.

Qu'est-ce que Sailfish OS, le système d'exploitation ?

Le Jolla Phone tourne sous Sailfish OS 5, un système d'exploitation alternatif et indépendant. Basé sur le projet MeeGo de Nokia abandonné au profit de Windows Phone, il s'agit d'une distribution Linux pensée pour le mobile. Jolla le présente comme le "seul système d'exploitation mobile européen", garantissant une approche sans traceurs publicitaires ni télémétrie cachée. L'entreprise promet un minimum de cinq ans de mises à jour logicielles.

Conscient de l'importance de l'écosystème applicatif, Jolla a intégré une couche de compatibilité. Grâce à AppSupport, le système est capable de faire tourner la plupart des applications Android. Pour se passer des services Google, omniprésents et gourmands en données, Sailfish OS intègre microG, une implémentation open source qui permet de faire fonctionner les applications qui en dépendent sans envoyer d'informations aux serveurs de la firme américaine.

Comment ce téléphone garantit-il la protection des données ?

La promesse centrale de Jolla est le respect de la vie privée. Contrairement à un téléphone Android classique qui envoie des mégaoctets de données à Google chaque jour, même sans être utilisé, Linux et son dérivé Sailfish OS restent silencieux par défaut. Aucune connexion n'est établie sans une autorisation explicite de l'utilisateur. Cette approche radicale de la confidentialité est un argument de poids.

Pour renforcer ce contrôle, Jolla a même intégré un interrupteur de confidentialité physique sur la tranche de l'appareil. À la manière de l'Alert Slider des anciens OnePlus, ce bouton permet de couper instantanément le microphone, le Bluetooth, la localisation et de fermer les applications sensibles pour prévenir toute fuite de données potentielle. C'est une garantie matérielle que peu de constructeurs osent proposer.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quel est le prix et la date de sortie du Jolla Phone ?

Le Jolla Phone était disponible en précommande à un tarif spécial de 499 euros (avec un acompte de 99 euros). Une fois commercialisé, son prix public se situera entre 599 et 699 euros. La sortie est prévue pour la première moitié de l'année 2026 dans toute l'Union Européenne, au Royaume-Uni, en Norvège et en Suisse.

Toutes les applications Android sont-elles compatibles ?

Grâce à la couche de compatibilité "AppSupport", une grande majorité des applications Android fonctionnent sur Sailfish OS. Cependant, celles qui dépendent très lourdement et de manière non standard des services Google Play pourraient rencontrer des problèmes. L'intégration de microG permet de contourner ce souci pour de nombreuses applications populaires.