L'état de santé de la batterie est le talon d'Achille de la voiture électrique, surtout sur le marché de l'occasion. Face à cette opacité, Kia a décidé de prendre les devants. Le constructeur coréen teste actuellement une technologie de passeport numérique qui pourrait bien changer la donne en offrant une transparence inédite, jusqu'au niveau de la plus petite cellule de la batterie.

En quoi consiste ce passeport batterie nouvelle génération ?

L'Union européenne imposera un passeport numérique pour toutes les batteries de véhicules électriques dès février 2027. Mais Kia, en collaboration avec la firme écossaise Dukosi, va bien plus loin que la simple conformité.

Alors que les systèmes actuels, comme celui de la Volvo EX90, se contentent d'analyser le pack batterie dans son ensemble, la solution testée sur un Kia EV3 embarque une puce sur chaque cellule. Ces capteurs transmettent en temps réel des données ultra-précises sur la tension et l’état de santé (le fameux SoH), consultables directement via le système d'infodivertissement du véhicule.

Fonctionnement du système de surveillance des cellules de la batterie.
Crédits : Kia

Quels sont les avantages concrets pour les automobilistes ?

Pour le propriétaire d'un véhicule électrique, les bénéfices sont multiples. D'abord, la maintenance devient plus simple et moins coûteuse. Fini le remplacement d'un module entier pour une seule cellule défaillante : les techniciens pourront cibler précisément la réparation nécessaire. Cette précision allonge potentiellement la durée de vie de la batterie et réduit les factures.

C'est aussi une aubaine pour le marché de l'occasion, qui souffre d'un manque de confiance. Un acheteur pourra vérifier l'historique complet et l'état réel de la batterie, garantissant une meilleure valeur de revente pour le vendeur. La transparence devient un argument clé.

La Kia EV3

Comment cette technologie est-elle mise en œuvre et pour quand ?

L'expérimentation est menée en Europe sur une Kia EV3 spécialement importée de Corée. Le système, développé par Dukosi, collecte les données et les envoie sur le cloud. L'historique se met à jour automatiquement après chaque intervention, assurant une traçabilité sans faille.

Mené avec des partenaires européens comme l'Université de Delft, ce projet pilote vise à préparer le terrain pour l'échéance de 2027. Kia ambitionne de déployer ce service sur tous ses modèles électriques et hybrides vendus en Europe d'ici là, établissant un nouveau standard de durabilité. Le seul point d'interrogation reste le surcoût potentiel de l'ajout d'un capteur sur chaque centaine de cellules.