L'ambition de cartographier en haute résolution les réserves d'eau de la Lune ne se concrétisera pas avec Lunar Trailblazer. L'Agence spatiale américaine vient de confirmer que la mission a pris fin le 31 juillet. Le petit satellite avait cessé toute communication peu après son départ.

Chronique d'un silence radio

L'aventure avait pourtant bien commencé. Le 26 février dernier, le satellite a été lancé à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, se séparant comme prévu de son lanceur environ 48 minutes plus tard.

Les opérateurs avaient même établi une première communication. La douche froide est arrivée le lendemain... plus aucune communication bidirectionnelle.

Les données limitées reçues juste avant le silence radio suggèrent que les panneaux solaires de l'engin n'étaient pas correctement orientés vers le Soleil, provoquant l'épuisement de ses batteries. Sans énergie et sans moyen de le commander, le satellite était condamné à dériver.

Une mobilisation internationale vaine

Pendant plusieurs mois, l'espoir a subsisté. Des organisations du monde entier ont uni leurs forces pour tenter de capter le moindre signal radio du satellite. Les observations radar et optiques ont confirmé la triste réalité : Lunar Trailblazer était en rotation lente, s'éloignant inexorablement dans l'espace lointain.

« Le soutien de la communauté mondiale nous a aidés à mieux comprendre la rotation, l'orientation et la trajectoire du vaisseau spatial. Dans l'exploration spatiale, la collaboration est critique et cela nous a donné la meilleure chance d'essayer de reprendre le contact », déclare Andrew Klesh, ingénieur au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa.

Reste que la distance est devenue trop grande, rendant tout signal trop faible pour être reçu.

lunar-trailblazer-donnees-objectif-infographie Source image : Filo Merid (PCC/Caltech)

Un héritage technologique

Malgré la déception, tout n'est pas perdu. La mission laisse derrière elle une technologie de pointe et des connaissances précieuses.

« Nous sommes immensément déçus que notre vaisseau spatial n'ait pas atteint la Lune, mais les deux instruments scientifiques que nous avons développés, tout comme les équipes que nous avons réunies, sont de classe mondiale », commente Bethany Ehlmann, responsable principale de la mission Lunar Trailblazer.

Ces instruments, le spectromètre HVM3 et le capteur thermique LTM, devaient analyser en détail la présence et la forme de l'eau lunaire. Une partie de cette technologie survivra. La Nasa a déjà sélectionné un instrument au design identique, l'UCIS-Moon, pour une future mission orbitale.

« Des expériences de mission comme Lunar Trailblazer nous aident à apprendre et à réduire les risques pour les futurs petits satellites à bas coût », ajoute Nicky Fox de la direction des missions scientifiques de la Nasa.

Source : Nasa