Après l'apparition de séries d'emails d'Hillary Clinton provenant d'un piratage et diffusées durant l'élection présidentielle américaine, le gouvernement français avait promis qu'il ne laisserait pas des entités extérieures perturber le processus de l'élection présidentielle française.
C'est pourtant peut-être ce qui s'est passé à 24h du second tour avec l'émergence subite de documents et d'emails récupérés lors d'un piratage opéré quelques semaines avant auprès de représentants du mouvement En Marche ! d'Emmanuel Macron.
Le mouvement du nouveau président de la République a aussitôt réagi en avertissant sur une tentative de déstabilisation qui a cependant laissé les observateurs circonspects du fait d'un timing tardif qui ne pouvait avoir qu'un impact mineur ou nul.
Malgré tout, En Marche ! a saisi la CNCCEP (Commission Nationale de contrôle de l'élection présidentielle) pour prévenir la diffusion de ces informations sans contrôle, et dont une partie serait bidonnée, dans les médias, ce qui va permettre à l'Anssi (Agence nationale de sécurité des systèmes d'information) de mener une investigation.
Des agents de l'Autorité auraient donc été dépêchés auprès des équipes d'En Marche ! "pour comprendre l'attaque, isoler les preuves informatiques et sécuriser encore davantage leurs systèmes", selon une information du journal Le Monde.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé des données" et "atteinte au secret des correspondances", et confiée à la Befti (Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information).
Les informations diffusées sur le Web concernent majoritairement des données récupérées par phishing dans les boîtes email personnelles de plusieurs membres du mouvement, tandis que les systèmes informatiques d'En Marche ! semblent avoir été peu affectés.
Pour ce qui est des auteurs, rien n'est encore assuré même si les premiers soupçons se tournent vers la Russie du fait du procédé et de son timing. Elle avait déjà été pointée du doigt pour les perturbations de l'élection présidentielle américaine, malgré ses démentis.
Plus qu'une tentative de déstabilisation, cette fuite d'information pourrait être un message d'avertissement adressé au nouveau président, d'autant plus que les législatives promettent de nouvelles batailles politiques...et la possibilité pour un gouvernement étranger de tenter de peser dans le processus.