Consciencieusement, le rover Perseverance a amassé des échantillons du sol martien dans des tubes scellés attendant d'être récupérés avec le dernier volet de la mission Mars Sample Return, qui fera l'objet d'une collaboration entre la NASA et l'ESA.

Les obstacles sont encore nombreux et la NASA doit se battre entre les retards techniques, la complexité du projet et l'obtention du budget nécessaire, le tout associé à des fenêtres de tir qui ne s'ouvrent que tous les deux ans.

Si la mission arrive au bout de tous les obstacles, elle permettra de recueillir des échantillons de roche qui n'auront pas eu à voyager sous forme de météorite jusqu'à la Terre mais seront confortablement calés dans des tubes.

Une mine d'informations à récolter du sol...et de l'atmosphère

Cela augure d'une mine d'or pour les scientifiques en quête de réponses sur l'évolution géologique de la planète rouge, cette cousine de la Terre qui mal tourné, mais aussi sur la possibilité qu'une vie martienne ait pu commencer à exister lorsque Mars offrait des conditions plus favorables, avec une atmosphère plus dense, de l'eau sous forme liquide à sa surface et un bouclier magnétique actif.

Mars Sample Return

Mars Sample Return, une mission complexe pour la NASA et l'ESA

Ces éléments aideront grandement à mieux comprendre l'histoire de la planète et peut-être l'émergence de la vie ailleurs que sur Terre mais les chercheurs vont aussi exploiter une précieuse ressource impalpable contenue dans les échantillons : de l'air martien.

Si un tube sera consacré à récupérer uniquement de l'air de l'atmosphère martienne, les scientifiques pourront aussi compter sur les petits volumes d'air récupérés dans les tubes au moment de la collecte des échantillons de roche, indique la NASA.

Mieux comprendre Mars et préparer une expédition

Contrairement au tube vide, cet air martien passera le temps du voyage de retour vers la Terre avec les roches emprisonnées et pourra créer des interactions avec la roche qui en diront long sur l'évolution de Mars au fil du temps.

Les chercheurs comptent évaluer la présence de gaz nobles (argon, néon, xénon...) qui, inertes, n'ont pas bougé depuis leur création il y a des milliards d'années mais aussi la quantité de vapeur d'eau présente au niveau de la surface. Cela pourrait également donner des indications sur le danger potentiel des émanations provoquées par les poussières martiennes pour de futures colonies humaines.

Pour la technique d'extraction de ces précieux petits volumes d'air martien, les chercheurs ont déjà pu se faire la main avec des échantillons de l'exosphère lunaire ramenés lors de la dernière mission Apollo des années 70 et traités seulement en 2021.

Source : NASA