Le PDG de SoftBank, Masayoshi Son, a décrit un avenir où une superintelligence surpasserait l'humanité de 10 000 fois, nous réduisant au statut de « poissons rouges ».

Lors d'un échange avec le président sud-coréen, il a évoqué une IA capable de gagner un prix Nobel, tout en se voulant rassurant sur ses intentions, la comparant à la relation entre un humain et son animal de compagnie.

C'est la vision, à la fois fascinante et troublante, qu'a partagée Masayoshi Son, le dirigeant de la holding japonaise SoftBank, lors d'une rencontre à Séoul avec le président sud-coréen Lee Jae Myung.

Figure incontournable de l'investissement technologique, dont le groupe a injecté 30 milliards de dollars dans OpenAI, Son a esquissé les contours d'un monde dominé par une intelligence synthétique aux capacités inimaginables.

Une comparaison choc pour marquer les esprits

Pour illustrer son propos, le milliardaire japonais n'a pas hésité à utiliser une métaphore percutante. « Entre le cerveau humain, et celui d'un poisson rouge dans un bocal, la différence est de 10 000 fois », a-t-il déclaré. Selon lui, cette même différence d'échelle va se réaliser entre esprit humain et superintelligence artificielle.

intelligence artificielle poissons rouges illustration IA

« Nous deviendrons des poissons, et (ces superintelligences) seront comme des humains. Elles seront 10 000 fois plus intelligentes que nous », a poursuivi Masayoshi Son.

Cette déclaration brosse le tableau d'un avenir où l'intellect humain serait complètement dépassé, une perspective qui a suscité une réaction amusée mais nerveuse du président Lee Jae Myung, qui a admis être « un peu inquiet maintenant ».

L'intelligence artificielle générale, un simple avant-goût ?

La plupart des géants de la technologie concentrent actuellement leurs efforts sur le développement de l'intelligence artificielle générale (AGI), un stade où une machine égalerait les capacités cognitives humaines dans la plupart des domaines. Mais l'investisseur japonais voit déjà bien plus loin, décrivant l'AGI comme une simple étape intermédiaire.

superintelligence artificielle illustration ia

Son évoque la prochaine étape : la superintelligence artificielle (ASI), un concept encore hypothétique où l'IA ne se contenterait pas d'égaler l'homme, mais le surpasserait de manière exponentielle.

C'est cette ASI qui, selon lui, redéfinira entièrement les hiérarchies intellectuelles sur notre planète.

Un avenir de "poisson rouge" est-il vraiment souhaitable ?

Face à l'inquiétude de son interlocuteur, Masayoshi Son a tenté de nuancer son propos avec une autre comparaison. La relation entre cette superintelligence et nous serait similaire à celle que nous entretenons avec nos animaux de compagnie. « Nous essayons de les rendre heureux, de vivre en paix avec eux », a-t-il expliqué, ajoutant avec une pointe d'ironie : « Elles n'auront pas besoin de nous manger, ne vous inquiétez pas ».

L'échange s'est poursuivi sur une note plus culturelle lorsque le président sud-coréen a demandé si une telle IA pourrait un jour remporter le prix Nobel de littérature.

La réponse de Son fut sans équivoque : « Je ne pense pas que ce soit une situation souhaitable, mais je pense que oui ». Une affirmation qui résonne particulièrement dans un pays qui ambitionne, selon son président, de rejoindre le trio de tête mondial de l'IA aux côtés des États-Unis et de la Chine, notamment via une collaboration renforcée avec Arm, la filiale de SoftBank.