Le groupe Meta a remporté une victoire judiciaire majeure face à la Federal Trade Commission (FTC). Un juge a statué que l'entreprise ne violait pas les lois antitrust, rejetant la demande de la FTC qui visait à forcer la cession d'Instagram et de WhatsApp.
Le procès antitrust, initié il y a cinq ans, accusait Meta (anciennement groupe Facebook) d'avoir bâti un monopole en rachetant ses concurrents pour neutraliser la menace qu'ils représentaient.
Pourquoi le juge a-t-il estimé que Meta n'est plus en situation de monopole ?
Le cœur de la décision du juge repose sur une distinction temporelle. Selon lui, " que Meta ait ou non joui d'un pouvoir de monopole par le passé, l'agence doit démontrer qu'elle détient toujours un tel pouvoir aujourd'hui ". Le tribunal a conclu que la FTC n'avait pas apporté cette preuve.
La défense de Meta, qui a racheté Instagram pour 1 milliard de dollars en 2012 et WhatsApp pour 19 milliards en 2014, s'est largement appuyée sur l'évolution du paysage concurrentiel.
Comment TikTok et YouTube ont-ils changé la donne dans ce procès ?
L'argument principal qui a fait pencher la balance est l'émergence de nouveaux acteurs dominants. Le juge a explicitement cité TikTok et YouTube comme des concurrents directs, redéfinissant ainsi les frontières du marché où évoluent des plateformes comme Instagram.
Il a noté que " les consommateurs réallouent des quantités massives de temps des applications de Meta vers ces services ". Cette concurrence féroce, notamment dans le format vidéo, a forcé Meta à investir " des sommes colossales pour rester dans la course ", invalidant l'idée d'un monopole.
Le juge a même précisé que " inclure seulement TikTok suffit à faire échouer le dossier de la FTC ".
Les réactions de Meta et de la FTC
Pour Meta, cette décision écarte la plus grande menace existentielle qui pesait sur l'entreprise : un démantèlement forcé de ses applications phares, WhatsApp et Instagram. La directrice juridique de Meta salue une décision qui " reconnaît que Meta fait face à une concurrence féroce ".
De son côté, la FTC exprime sa profonde déception et examine toutes les options, y compris un éventuel appel.