En quête de nouveaux horizons, Meta Platforms confirme l'acquisition de Rivos, une startup spécialisée dans l'architecture de puces RISC-V. Cette manœuvre stratégique vise à accélérer le développement de ses propres accélérateurs IA, baptisés MTIA (Meta Training and Inference Accelerator), et à réduire sa forte dépendance envers les coûteux GPU de Nvidia, marquant une nouvelle étape dans la course à l'autonomie matérielle des géants de la tech.

Confirmée par Yee Jiun Song, vice-président de l'ingénierie chez Meta, l'acquisition de Rivos, une startup californienne dont la valorisation avoisinait les 2 milliards de dollars, remet en avant l'intérêt de Meta pour l'architecture RISC-V.

Ce mouvement s'inscrit en outre dans une stratégie de fond visant à internaliser la conception de semi-conducteurs pour maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur de l'IA.

Pourquoi Meta veut-il ses propres puces ?

L'objectif est double : réduire la dépendance écrasante envers des fournisseurs externes, Nvidia en tête, et optimiser les performances pour ses propres charges de travail.

Actuellement, Meta dépense des milliards de dollars pour acquérir les GPU qui alimentent tout, de ses algorithmes de recommandation à ses modèles d'IA générative.

Ce rachat vise donc à accélérer le programme interne MTIA qui semble accuser un certain retard au goût de la direction. L'enjeu est de pouvoir modeler le matériel pour qu'il réponde précisément aux exigences de ses logiciels, un luxe que seule une puce maison peut offrir.

L'atout maître de Rivos : l'architecture RISC-V

Rivos n'est pas un acteur anodin. Sa spécialité réside dans le développement de processeurs basés sur l'architecture RISC-V. Contrairement aux architectures propriétaires d'ARM ou d'Intel, RISC-V est un standard open-source. Cette caractéristique offre une flexibilité et un contrôle accrus sur la conception des puces, sans avoir à s'acquitter de coûteuses licences.

Pour Meta, c'est l'opportunité de créer un accélérateur IA sur mesure, parfaitement adapté à ses besoins et potentiellement fabriqué en collaboration avec des fondeurs comme TSMC, avec qui Rivos travaillait déjà. 

Une stratégie d'investissement tous azimuts

Cette acquisition est en fait une pièce d'un puzzle beaucoup plus vaste. Elle s'aligne parfaitement avec les dépenses d'investissement colossales annoncées par Meta, qui pourraient dépasser les 600 milliards de dollars sur les trois prochaines années pour son infrastructure IA.

Le même jour, Meta a d'ailleurs officialisé un partenariat de 14,2 milliards de dollars avec l'opérateur de data centers CoreWeave. C'est la preuve que le groupe ne met pas tous ses œufs dans le même panier et continue de sécuriser l'accès à des puces tierces tout en préparant activement l'avenir.

En intégrant le savoir-faire de Rivos, Meta ne cherche pas à remplacer Nvidia du jour au lendemain. La route pour concevoir une puce maison compétitive est longue et semée d'embûches techniques.

Toutefois, cette manœuvre confirme une tendance lourde chez les géants de la tech : la bataille pour la suprématie dans l'IA se jouera aussi, et peut-être surtout, sur le terrain du silicium