Michael Burry, l'investisseur rendu célèbre par le film « The Big Short » pour avoir anticipé la crise des subprimes de 2008, a de nouveau jeté un pavé dans la mare financière.

Via sa nouvelle newsletter payante sur Substack, « Cassandra Unchained », il qualifie la valorisation boursière du constructeur automobile de « ridiculement surévaluée ».

Cette déclaration s'inscrit dans une série de critiques visant les géants de la tech, après ses prises de position contre Nvidia et Palantir.

La dilution des actionnaires, un mal récurrent ?

L'argument principal de Burry repose sur un mécanisme financier précis : la dilution des actionnaires. Il estime que le constructeur dilue ses investisseurs à un rythme d'environ 3,6 % par an, notamment via les compensations en actions accordées aux employés, sans qu'un programme de rachat d'actions ne vienne contrebalancer cet effet.

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Le plan de rémunération colossal d'Elon Musk, qui pourrait lui octroyer jusqu'à 1 000 milliards de dollars en actions sur la prochaine décennie, est perçu comme un puissant accélérateur de cette dilution.

Ce mécanisme, selon Burry, pénalise directement les actionnaires existants en diminuant la valeur relative de leur participation dans l'entreprise.

Une valorisation boursière déconnectée des fondamentaux

La critique de Burry met en lumière la valorisation de Tesla, jugée déconnectée. L'action du constructeur s'échange à environ 209 fois ses bénéfices prévisionnels, un chiffre bien supérieur à sa propre moyenne sur cinq ans et surtout, sans commune mesure avec la moyenne du S&P 500, qui se situe autour de 22 fois.

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Cette évaluation stratosphérique repose moins sur ses ventes actuelles, qui montrent des signes de faiblesse en Chine et en Europe, que sur les promesses futures de son dirigeant : domination de la conduite autonome, de l'intelligence artificielle et de la robotique avec le projet Optimus.

C'est précisément ce pari sur l'avenir que l'investisseur semble contester avec véhémence.

Un air de déjà-vu et une vision d'avenir contestée

Ce n'est pas la première fois que l'investisseur s'attaque à Tesla. En 2021, son fonds Scion Asset Management avait déjà pris une position vendeuse (short) importante contre l'entreprise, avant de la clôturer quelques mois plus tard, qualifiant l'opération de « simple transaction ».

L'investisseur critique également ce qu'il nomme le « culte d'Elon », soulignant que les fans de la marque se reportent successivement sur les voitures électriques, la conduite autonome puis les robots, au fur et à mesure que la concurrence apparaît dans chaque secteur.

Reste à voir si cette nouvelle mise en garde du célèbre investisseur aura plus d'impact que ses précédentes sorties, ou si la vision futuriste de Musk continuera de convaincre les marchés.