Le 29 octobre 2025, une panne d'envergure a paralysé de nombreux services Microsoft, dont son cloud Azure et la suite 365, touchant des millions d'utilisateurs et de nombreuses entreprises.
L'incident, provoqué par une erreur de configuration, a mis en lumière la fragilité des infrastructures cloud mondiales, survenant ironiquement quelques heures seulement avant l'annonce de résultats financiers exceptionnels pour le géant de la tech et quelques jours après une panne géante des infrastructures cloud AWS d'Amazon.
Ce mercredi 29 octobre, en fin d'après-midi heure de Paris, l'écosystème Microsoft a connu une interruption de service significative. Des dizaines de milliers d'utilisateurs à travers le monde ont commencé à signaler des difficultés d'accès à des plateformes essentielles comme la suite Microsoft 365, la messagerie Outlook, ou encore la plateforme de cloud computing Microsoft Azure.
Le site spécialisé Downdetector a enregistré un pic de plus de 105 000 signalements rien que pour Azure, confirmant l'ampleur mondiale de l'incident qui a également affecté l'écosystème Xbox et des jeux comme Minecraft.
Une simple erreur de configuration à l'origine du chaos ?
Face à la montée des alertes, Microsoft a rapidement communiqué sur l'origine du problème. L'enquête interne a pointé du doigt un "changement de configuration involontaire" survenu sur le service Azure Front Door (AFD).
Ce service agit comme une porte d'entrée et un répartiteur de charge pour le trafic web, ce qui explique pourquoi son dysfonctionnement a eu un effet domino sur une multitude d'autres services dépendants.
La firme de Redmond a immédiatement réagi en initiant un retour à la dernière configuration stable connue et en redirigeant le trafic vers des infrastructures alternatives saines.
Cette mesure a permis une restauration progressive des services, bien que des latences et des erreurs aient persisté pendant plusieurs heures.
Des entreprises et des services publics paralysés
Au-delà des désagréments pour les particuliers, les impacts concrets de cette panne se sont fait sentir dans le monde de l'entreprise. La compagnie aérienne Alaska Airlines a publiquement fait état de perturbations majeures sur ses systèmes de réservation et d'impression de cartes d'embarquement, plusieurs de ses services étant hébergés sur Azure.
De même, aux Pays-Bas, la compagnie ferroviaire nationale NS a vu sa billetterie en ligne affectée. Ces exemples illustrent la dépendance croissante de l'économie mondiale envers une poignée de géants du cloud.
Cet incident survient d'ailleurs à peine une semaine après une panne similaire chez son principal concurrent, Amazon Web Services (AWS), ravivant les débats sur la résilience de ces infrastructures centralisées.
Un incident technique en plein triomphe financier
Le timing de cette panne est particulièrement ironique. Elle est survenue quelques heures seulement avant que Microsoft ne publie des résultats financiers trimestriels dépassant toutes les attentes.
Avec un chiffre d'affaires de 77,7 milliards de dollars et un bénéfice net de 27,7 milliards, l'entreprise a prouvé la solidité de son modèle économique, largement porté, justement, par la croissance de son segment cloud Azure (+40%) et ses investissements massifs dans l'intelligence artificielle.
Malgré des dépenses en capital de près de 35 milliards de dollars pour de nouveaux projets liés à l'IA, la directrice financière Amy Hood a admis que l'entreprise était encore "à court de capacité" pour répondre à une demande qui explose.
Cette panne, juxtaposée à une croissance fulgurante, pose une question essentielle pour l'avenir : l'infrastructure de Microsoft pourra-t-elle suivre le rythme effréné de ses ambitions ?