Les relations entre Microsoft et Motorola sont quelque peu tendue depuis que le premier a attaqué le second pour violation de brevets sur des technologies mobiles, une attaque qui vise en filigrane le système Android utilisé par Motorola dans ses derniers smartphones.

C'est en fait un vaste champ de bataille qu'ont ouvert les différents acteurs de l'industrie mobile, avec pour enjeux le contrôle des plates-formes mobiles et la gestion des droits de licence qui, au vu des volumes de terminaux écoulés chaque trimestre, peut coûter cher à qui doit verser des droits et rapporter gros à celui dont les brevets sont reconnus.

Après un premier litige pour violation de brevets, Microsoft a ouvert un nouveau front en portant plainte cette fois pour une politique de droits de licence trop élevés concernant certaines technologies utilisées dans ses consoles de jeu Xbox.

Comme nous l'indiquions hier, cette nouvelle attaque, bien qu'elle cible les consoles de jeu, appartient toujours à la guerre des brevets autour des smartphones que se livrent les différents acteurs. Et Motorola devait s'attendre à cette plainte puisque le fabricant américain a réagi le jour même...en attaquant à son tour Microsoft.


16 brevets en question

Motorola porte plainte pour violation de 16 brevets touchant divers domaines sur lesquels Microsoft est présent : logiciels pour ordinateurs et serveurs, Windows Mobile / Windows Phone et Xbox. Le fabricant affirme que le groupe de Redmond utilise sans son autorisation des technologies relatives à l'encodage vidéo, aux communications via Exchange, Messenger ou Outlook, à la messagerie instantanée Windows Live Messenger et à l'architecture logicielle orientée objet.

Motorola considère que ses brevets sont utilisés illégalement pour la partie Windows Mobile / Windows Phone dans le portail Marketplace, Bing Maps et dans certains composants de la plate-forme.

Côté Xbox, c'est la partie encodage vidéo et la technologie WiFi, ainsi que les mots de passe graphiques, qui sont visés. Motorola demande l'arrêt de l'exploitation de ces technologies et réclame un dédommagement.

Les arguments classiques sont mis en avant : Motorola a dépensé des milliards de dollars en R&D qu'il faut maintenant faire fructifier. Dans le même temps, Kirk Dailey, responsable des questions de propriété intellectuelle chez Motorola, dit regretter que Microsoft ait choisi la voie judiciaire plutôt que la négociation et le versement de droits, alors que Motorola a pour habitude de proposer des contrats de licences croisées avec l'industrie.

Les deux sociétés sont donc maintenant toutes les deux engagées dans un bras de fer qui devrait prendre au moins un an avant de trouver une issue...à moins qu'elles ne trouvent un terrain d'entente d'ici là.