Assurer le refroidissement des datacenters est une opération sensible et coûteuse et les entreprises étudient diverses méthodes pour tenter de résoudre ce casse-tête. Chez Microsoft, on a testé le refroidissement par l'eau de mer en immergeant un grand caisson étanche faisant office de datacenter.
Le Project Natick est une expérimentation menée sur plus de deux ans et qui vient de trouver une conclusion avec la remontée du caisson réalisée durant l'été. Les deux années d'immersion ont permis d'étudier la faisabilité et la robustesse d'une telle méthode.
Immergé à 35 mètres de profondeur, au nord de l'Ecosse, le caisson a fait l'objet d'une surveillance continue pour évaluer les niveaux de corrosion, les fluctuations de température et les difficultés rencontrées pour la maintenance.
L'idée derrière ce projet est de pouvoir un jour déployer très rapidement des datacenters fiables et économes en énergie à des populations côtières, avec le moins d'interactions humaines possible.
Après deux ans d'immersion, le container du datacenter s'est recouvert d'algues, de coquillages et d'anémones mais a parfaitement rempli sa fonction. Des échantillons de son atmosphère intérieure, composée d'azote, ont été récupérés pour analyse afin de vérifier si les équipements embarqués n'ont pas relargué des gaz ayant modifié sa composition.
Microsoft va également soigneusement examiner les équipements tombés en panne durant l'expérience mais note déjà que les datacenters sous-marins sont huit fois plus fiables que leur équivalent terrestre.
Les conclusions de l'étude des différents éléments du Project Natick devrait donc avoir aussi des répercussions sur l'amélioration de la fiabilité des datacenters terrestres. L'utilisation d'une atmosphère très azotée, moins corrosive que l'atmosphère terrestre riche en oxygène corrosif, pourrait ainsi être généralisée.
Le fait que personne ne soit venu perturber les équipements durant toute l'expérimentation explique aussi le fort taux de fiabilité du dispositif, explique encore Microsoft.
Le choix des Iles Orcade comme site sous-marin tient aussi à son alimentation électrique purement éolienne et solaire qui répond aux critères environnementaux du Project Natick, démontrant que ces énergies ne produisant pas un flux régulier peuvent tout de même faire fonctionner un datacenter.
Coupler un datacenter sous-marin à une ferme éolienne en mer pourrait donc être une option d'avenir, tandis qu'il démontre qu'il n'est pas nécessaire de prélever de l'eau sur terre, ressource rare, fragile et nécessaire aux populations, pour refroidir les équipements.