L'Autorité de la concurrence a décidé de classer sans suite la plainte déposée par le moteur de recherche français Qwant à l'encontre de Microsoft. Qwant accusait Microsoft d'abus de position dominante et de le maintenir dans une situation de dépendance économique.
" Pour fournir ses résultats de recherche, Qwant a, pour partie, recours depuis 2016 à la technologie de Microsoft, déployée à travers son moteur de recherche Bing ", rappelle le gendarme de la concurrence.
Les accusations de Qwant jugées insuffisantes
Selon l'Autorité de la concurrence, Qwant n'a pas apporté d’éléments probants pour démontrer la position dominante de Microsoft sur le marché de la syndication de recherche.
Le régulateur souligne que ce marché est en réalité soumis à une forte pression concurrentielle exercée par Google, qui détient une " position ultradominante " sur le marché publicitaire. Cette prééminence de Google empêcherait, de fait, Microsoft d'exercer une domination sans partage.
Microsoft était-il le seul recours pour Qwant ?
L'Autorité de la concurrence a également écarté l'argument de la dépendance économique. Elle a relevé que Qwant non seulement dispose de capacités de recherche propres, mais est aussi le seul partenaire contractuellement autorisé par Microsoft à développer sa propre technologie en parallèle.
De plus, la création récente par Qwant et Ecosia de leur offre de syndication (European Search Perspective) contredit l'idée d'une absence de solution alternative viable.
Quelle est la réaction des entreprises impliquées ?
Sans surprise, Microsoft a salué la décision. Un porte-parole a déclaré (Reuters) : " Nous sommes d'accord avec la décision et restons engagés à fournir des services de recherche de haute qualité et à favoriser l'innovation pour les consommateurs et les partenaires en France et à travers l'Europe. "
De son côté, Qwant avait déjà anticipé ce rejet le mois dernier, indiquant son intention de contester la décision en justice ou de la porter devant d'autres instances.