Microsoft prépare une réorganisation stratégique majeure en visant à déplacer la production de ses appareils Surface et de ses serveurs hors de Chine d'ici 2026, selon le Nikkei Asia.
Cette décision, motivée par les tensions commerciales entre Washington et Pékin, s'inscrit dans une tendance de fond où les géants de la tech cherchent à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement pour limiter les risques géopolitiques.
La nouvelle est de taille et confirme une tendance observée chez les plus grands acteurs de la tech. Selon plusieurs sources concordantes au sein de la filière, Microsoft a enjoint ses fournisseurs de préparer une stratégie "Out Of China" (OOC).
L'objectif est clair : la majorité de ses nouveaux produits, notamment la gamme Surface et les serveurs destinés à ses datacenters, devront être produits en dehors des frontières chinoises. L'échéance fixée, 2026, marque une accélération d'un mouvement déjà initié.
Une stratégie "Out Of China" aux multiples facettes
Ce projet de délocalisation ne consiste pas simplement à déplacer l'assemblage final mais bien de repenser toute la chaîne d'approvisionnement. La directive de Microsoft concerne les composants, les pièces détachées et l'assemblage pour les futurs appareils Surface et les produits serveurs.
Pour ces derniers, la transition est d'ailleurs déjà bien entamée depuis 2024, avec une part significative de la production déjà délocalisée.Le géant de Redmond va même plus loin en exigeant de ses partenaires que la fabrication d'au moins 80 % des pièces (Bill of Materials) pour ses serveurs soit effectuée hors de Chine.
Cela signifie que la grande majorité des composants ne proviendra plus du pays, un défi logistique et industriel considérable qui témoigne de la détermination de l'entreprise.
Pourquoi ce basculement stratégique maintenant ?
La principale raison de cette manœuvre est une réponse directe aux tensions commerciales persistantes entre les États-Unis et la Chine. Les vagues successives de droits de douane punitifs et les contrôles renforcés sur les exportations de logiciels et de technologies ont rendu l'environnement opérationnel de plus en plus risqué et coûteux. Pour Microsoft, comme pour d'autres, la dépendance à un seul pays pour la production est devenue un objectif stratégique.
D'ailleurs, Microsoft n'est pas un cas isolé. Apple prépare activement la fabrication de nouveaux appareils au Vietnam, tandis qu'Amazon Web Services (AWS) et Google intensifient également leurs efforts pour diversifier leurs chaînes logistiques jusqu'au niveau des composants. Le mouvement est donc global et redessine la carte de la production technologique mondiale.
La Xbox, une exception partielle dans ce grand déménagement
Toutefois, tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne. Si la production matérielle des Surface et des serveurs est au cœur de cette stratégie de retrait, la situation est plus nuancée pour la division Xbox.
Microsoft cherche bien à augmenter la part de ses consoles fabriquées hors de Chine, mais n'envisage pas, pour l'instant, d'abandonner complètement la production dans le pays.
Cette distinction illustre la complexité d'une telle transition. Déplacer l'assemblage final est une chose ; reconstruire un écosystème industriel complet, avec ses fournisseurs de composants, ses talents et ses infrastructures, en est une autre.
Le véritable enjeu pour Microsoft sera de bâtir cette nouvelle chaîne de valeur dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, un processus qui demandera du temps et des investissements colossaux. L'échéance de 2026 s'annonce ambitieuse et déterminera une partie de l'avenir industriel du secteur.