Le torchon brûle entre Hollywood et l'intelligence artificielle. Les géants du divertissement, Disney et Universal, ont décidé de passer à l'offensive. Leur cible ? Midjourney, l'un des plus populaires générateurs d'images par IA. Les deux studios ont déposé une plainte pour violation massive du droit d'auteur. C'est le début d'un combat judiciaire qui pourrait faire date et redéfinir les règles du jeu pour toute l'industrie de la tech.

Disney+

Une machine à plagiat selon les studios

Les mots choisis par les avocats des studios sont forts. Dans la plainte, Midjourney est qualifié de "distributeur automatique virtuel" et de "puits sans fond de plagiat". L'accusation principale est simple : la société aurait utilisé des milliards d'images protégées par le droit d'auteur pour entraîner son modèle, sans aucune autorisation. Résultat, n'importe quel utilisateur peut générer en quelques secondes des images de personnages iconiques, de Mickey à Dark Vador en passant par les Minions de Moi, Moche et Méchant. Les studios affirment que Midjourney a "ignoré" leurs demandes de cesser ces pratiques.

Midjourney

"Le piratage, c'est du piratage"

Pour Disney, la ligne rouge est franchie. Le directeur juridique du groupe, Horacio Gutierrez, a résumé la position de l'entreprise dans une formule choc : le piratage est le piratage, et le fait que ce soit fait par une société d'IA ne le rend pas moins illégal. C'est une déclaration de guerre en bonne et due forme. D'autant que, selon la plainte, Midjourney n'est pas une petite startup fragile. Elle compterait 21 millions d'abonnés et aurait généré 300 millions de dollars de revenus l'an dernier. Les studios réclament aujourd'hui des dommages et intérêts qui pourraient dépasser les 20 millions de dollars.

Disneyland 02

Un procès décisif pour l'avenir de l'IA

L'issue de ce procès est loin d'être certaine. C'est le premier affrontement de cette ampleur, et il pose une question fondamentale : une IA qui apprend à partir d'œuvres existantes est-elle une artiste qui s'inspire ou une machine qui copie ? Les avocats de Midjourney pourraient plaider le "fair use" (usage équitable). Mais pour de nombreux experts juridiques, les images générées sont souvent des copies trop évidentes, sans la transformation créative nécessaire pour justifier cet argument. La décision de la justice américaine sera scrutée de très près. Elle pourrait créer un précédent majeur pour l'avenir de toutes les IA génératives.