Dès l'ouverture du conflit opposant l'Ukraine à la Russie début 2022, Elon Musk et SpaceX ont rapidement fait en sorte que la constellation Starlink de satellites en orbite basse fournissant un accès Internet depuis le ciel devienne accessible au-dessus de l'Ukraine.
Du matériel de connexion a également été envoyé dans le pays, permettant aux civils de donner des nouvelles mais aussi aux militaires de communiquer sur le front. Elon Musk a même dû réfréner les ardeurs pour éviter de faire de sa constellation un outil de pilotage de drones offensifs contre la Russie.
En ce début 2025, le contexte a changé avec la prise de fonctions de Donald Trump en tant que 47ème président des Etats-Unis. Ce dernier s'est vanté de pouvoir mettre fin au conflit en 24 heures, affirmation transformée depuis en solution réalisable en quelques semaines, avec un renversement des positions par rapport à son prédécesseur Joe Biden.
Matières premières contre accès à Starlink
Désormais, Vladimir Poutine est un interlocuteur fréquentable, Zelensky est critiqué et les immenses sommes engagées pour soutenir l'Ukraine doivent avoir en contrepartie un retour sur investissement.
Et cet échange pourrait venir d'un élément bien précis : les minerais stratégiques dont regorge le sol de l'Ukraine (terres rares, titane, métaux critiques pour l'électronique) dans une période où les approvisionnements venus de Chine se compliquent en réaction aux restrictions commerciales prises par les Etats-Unis dans l'industrie électronique et les semi-conducteurs.
L'Ukraine couverte en Starlink
A l'heure où les négociations de paix se jouent entre les Etats-Unis et la Russie en mettant de côté l'Europe et jusqu'à l'Ukraine, Volodymyr Zelensky n'entend pas céder cet atout stratégique sans garanties pour son pays.
Un bras de fer diplomatique s'est engagé et, selon Reuters, l'administration Trump mettrait la pression pour obtenir l'accès aux matières premières ukrainienne...en menaçant de couper l'accès à Starlink.
La constellation reste essentielle pour le pays, alors que les infastructures terrestres sont sous la menace ou déjà contrôlées par les forces russes, et son interruption compliquerait l'organisation des manoeuvres militaires.
Le sujet a été mis en balance dans les dernières réunions sur le sujet, avec risque de mise en application immédiate, relève encore l'agence Reuters, ce qui constituerait un vrai coup dur pour l'Ukraine.
Trouver de nouveaux approvisionnements coûte que coûte
Elon Musk a rapidement répondu sur son réseau social X que les affirmations de Reuters étaient mensongères, comme il l'a déjà fait plusieurs fois concernant des informations diffusées par l'agence de presse, mais cette dernière maintient ses informations.
SpaceX a signé un accord avec VEON, entreprise l'opérateur Kyivstar, en vue de fournir un accès au service Direct To Cell (communications satellite depuis les smartphones) d'ici la fin de l'année. Ce projet sera-t-il stoppé ?
Il reste que la position de Zelensky est fortement fragilisée sous la nouvelle administration américaine et que l'appel du pied de Donald Trump afin de récupérer pour 500 milliards de dollars de minerais stratégiques est au coeur des négociations en cours, et sans doute des désaccords sur arrêt du conflit.
Une partie des ressources convoitées se trouve par ailleurs en territoire occupé par la Russie, ce qui complique encore le tableau. Les premières restrictions de la Chine sur l'exportation de matières premières essentielles à l'industrie civile et militaire semble donc déjà avoir des effets et une recherche d'alternatives, quitte à ne plus prendre de gants pour les obtenir.