Les marques Philips et AOC, agissant de concert, ont levé le voile sur deux moniteurs qui promettent de redéfinir les standards de la réactivité : le Philips Evnia 27M2N5500XD et l'AOC AGON Pro AGP277QK.
Ces écrans de 27 pouces partagent une technologie de dalle commune et une caractéristique jusqu'ici inédite sur le marché grand public : une fréquence de rafraîchissement atteignant les 1000 Hz.
Une prouesse technique, certes, mais qui interroge tout de même sur son utilité réelle pour la majorité des joueurs, entre compromis sur la qualité d'image et bénéfices marginaux.
La technologie « dual-mode » au cœur du dispositif
Le secret de cette performance réside dans une fonctionnalité dual-mode. Par défaut, ces moniteurs fonctionnent avec une résolution QHD (2560 x 1440 pixels) à une fréquence déjà très élevée de 500 Hz. C’est en soi un territoire réservé aux configurations les plus musclées et aux joueurs exigeants.
Mais c'est en activant le second mode que la magie opère. La résolution est alors abaissée en HD (les sources mentionnent du 1080p voire du 720p selon les modèles), permettant à la dalle de doubler sa fréquence pour atteindre le seuil spectaculaire de 1000 Hz.
Cette bascule logicielle offre donc un choix cornélien à l'utilisateur : privilégier la finesse de l'image ou la fluidité de mouvement absolue.
Une avancée concrète ou un argument marketing ?
La question de l'utilité d'une telle fréquence se pose inévitablement. Pour la grande majorité des joueurs, la différence entre 144 Hz et 240 Hz est déjà subtile. Aller au-delà de 500 Hz, et a fortiori jusqu'à 1000 Hz, relève d'un gain marginal, potentiellement imperceptible pour le commun des mortels. Ce n'est pas sans rappeler le débat sur la différence entre résolutions 4K et 8K en allant au-delà des capacités de perception de l'oeil humain.
Les principaux bénéficiaires seraient les professionnels de l'e-sport, pour qui chaque milliseconde compte. Pour eux, une clarté de mouvement accrue lors des actions ultra-rapides pourrait conférer un avantage compétitif.
Reste à savoir si leurs jeux de prédilection peuvent même générer un nombre d'images par seconde suffisant pour exploiter une telle fréquence.
Les limites techniques d'une telle prouesse
Au-delà de l'usage, des défis techniques subsistent. Avec un temps de réponse annoncé à 1 ms GtG (gris à gris), la dalle n'a théoriquement que le temps de finaliser la transition de couleur d'une image au moment où la suivante est déjà envoyée à 1000 Hz. Les technologies LCD, même les plus avancées comme l'IPS, ont leurs limites physiques.
Contrairement aux dalles OLED dont la réactivité est quasi instantanée, les dalles LCD utilisées ici pourraient ne pas offrir la clarté de mouvement parfaite que promet une telle fréquence.
Le risque de flou ou d'artefacts visuels n'est pas à écarter. La présentation de ces moniteurs au prochain CES devrait apporter des réponses plus concrètes sur leurs performances réelles, ainsi que sur leur positionnement tarifaire qui s'annonce élevé.