Pour la toute première fois, une équipe internationale de chercheurs a été le témoin de l'aube d'un nouveau système solaire, capturant le moment où les grains de poussière commencent à s'agglomérer.
L'objet de cette observation historique est HOPS-315, une proto-étoile située à 1300 années-lumière, qui se révèle être un sosie de notre Soleil dans sa jeunesse.
Un miroir de notre passé cosmique
HOPS-315 n'est pas une étoile comme les autres. Âgée d'à peine 100 000 ans, elle est entourée d'un disque de gaz et de poussière, un berceau planétaire appelé disque protoplanétaire.
Si des centaines de disques de ce type ont déjà été observés, celui de HOPS-315 est exceptionnellement jeune et riche en composés formateurs de planètes. C'est un peu comme regarder une photo de notre système solaire quand il n'était qu'un bébé.
« Pour la première fois, nous avons identifié le moment le plus précoce où la formation d’une planète débute autour d’une étoile autre que notre Soleil », déclare Melissa McClure, professeure à l'université de Leiden aux Pays-Bas et auteure principale de l'étude publiée dans la revue Nature.
Une détection qui change tout
La clé de la découverte réside dans la détection d'un composé chimique bien précis : le monoxyde de silicium (SiO). Les scientifiques ont repéré cette molécule à la fois sous forme de gaz et sous forme de minéraux cristallins chauds.
Cette double présence est la preuve que le gaz est en train de se solidifier, marquant l'instant initial de la création des planètes. Ce processus, jusqu'alors théorique et seulement déduit de l'étude de météorites anciennes, n'avait jamais été observé de la sorte.
« Ce processus n'a jamais été observé auparavant dans un disque protoplanétaire, ni nulle part ailleurs en dehors de notre système solaire », souligne Edwin Bergin, professeur à l'université du Michigan aux États-Unis et coauteur de l'étude.
Une alliance technologique décisive
La prouesse a été rendue possible par la puissance combinée de deux instruments de pointe.
Le télescope spatial James Webb a d'abord permis d'identifier les signatures chimiques des minéraux naissants. Ensuite, le radiotélescope ALMA, situé au Chili (Atacama Large Millimeter/Submillimiter Array), a été utilisé pour localiser avec une précision extrême l'origine de ces signaux.
Ils proviennent d'une zone du disque de HOPS-315 équivalente à la ceinture d'astéroïdes de notre propre système solaire. Cette localisation renforce l'idée que HOPS-315 est bien une fenêtre ouverte sur notre propre histoire cosmique, offrant une chance inestimable d'étudier la formation d'embryons de planètes.
N.B. : Source images : ESO.