Treize ans. C'est le temps que Curiosity a passé sur Mars depuis son atterrissage. Une mission initialement prévue pour deux ans, mais prolongée indéfiniment quelques mois seulement après le début de ses opérations. Ce robot à six roues n'est pas là pour faire de la figuration : il a pour objectif de déchiffrer les secrets de l'ancien climat martien et de déterminer si la Planète Rouge a pu, un jour, abriter la vie microbienne. Et la bonne nouvelle ? Loin de s'essouffler, le rover gagne en efficacité. Les ingénieurs de la NASA trouvent sans cesse de nouvelles façons de le rendre encore plus productif. Plus d'autonomie, plus de multitâche : des améliorations pensées pour tirer le maximum de son générateur thermoélectrique à radio-isotopes (MMRTG), sa source d'énergie nucléaire. Une efficacité accrue, c'est la garantie que Curiosity dispose de toute la puissance nécessaire pour poursuivre son travail scientifique.

Comment Curiosity gagne-t-il en efficacité énergétique ?

Le travail de détective sur Mars demande une énergie colossale. Conduire, manipuler le bras robotique pour analyser roches et falaises, utiliser la radio, les caméras, et les dix instruments scientifiques : tout cela consomme de l'énergie. Sans oublier les multiples chauffages indispensables pour maintenir l'électronique et les pièces mécaniques à leur température optimale. Contrairement à ses prédécesseurs comme Spirit et Opportunity, qui dépendaient de panneaux solaires, Curiosity et son cadet Perseverance utilisent un MMRTG. Cette "batterie nucléaire" génère de l'énergie grâce à la désintégration de pastilles de plutonium, rechargeant ainsi les batteries du rover. Mais avec le temps, le plutonium se désintègre, et la recharge devient plus lente, laissant moins d'énergie disponible chaque jour pour la science. Les équipes du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA gèrent donc méticuleusement le budget énergétique quotidien de Curiosity, en tenant compte de chaque composant. Une gestion fine, essentielle pour la longévité de la mission.

Curiosity

Quelles sont les nouvelles capacités logicielles de Curiosity ?

Pour optimiser l'utilisation de l'énergie, les ingénieurs du JPL ont développé de nouvelles capacités logicielles. Dès 2021, ils ont étudié la possibilité de combiner plusieurs tâches du rover en toute sécurité. Par exemple, Curiosity peut désormais envoyer des données à un orbiteur martien tout en conduisant, en bougeant son bras robotique, ou en prenant des photos. Cette consolidation des tâches réduit le temps d'activité quotidien du rover, ce qui diminue la consommation d'énergie liée aux chauffages et aux instruments en mode "prêt à l'emploi". Ces améliorations ont été testées et démontrées avec succès sur Mars. Une autre astuce consiste à laisser Curiosity décider de faire une "sieste" si ses tâches sont terminées plus tôt que prévu. Les ingénieurs prévoient toujours une marge de sécurité pour chaque activité. Si le rover achève son travail avant le temps alloué, il se met en veille plus tôt, réduisant ainsi le temps de recharge nécessaire pour le plan du lendemain. Ces petites optimisations, même de 10 ou 20 minutes, s'accumulent sur le long terme, maximisant la durée de vie du MMRTG pour davantage de science et d'exploration. C'est une véritable prouesse d'ingénierie à distance. L'autonomie du rover est ainsi renforcée, lui permettant de s'adapter au gré des découvertes.

Curiosity photo anniversaire martien

Malgré les années, Curiosity continue-t-il ses découvertes ?

Absolument. En treize ans, Curiosity a déjà fait des découvertes majeures. Il a identifié des molécules organiques dans l'atmosphère et le sol martiens, détecté des niveaux "étonnamment élevés" de méthane (un gaz souvent associé à la vie), et mis en évidence des preuves d'anciennes méga-inondations sur la Planète Rouge. La présence d'eau, comme on le sait, est un indicateur clé pour la vie. Récemment, le rover a exploré une région riche en formations "boxwork", des crêtes durcies formées par de l'eau souterraine il y a des milliards d'années. Ces formations pourraient révéler si la vie microbienne a pu survivre sous la surface martienne, prolongeant la période d'habitabilité potentielle. Malgré l'usure de ses roues (qui, après 35 kilomètres et des recherches approfondies, ont encore des années de voyage devant elles), Curiosity continue sa mission sans relâche. Des correctifs ont été apportés pour le bras robotique et la foreuse, et un algorithme a été développé pour réduire l'usure des roues. La mission de Curiosity est un exemple frappant de résilience et d'innovation continue, ouvrant la voie aux futures explorations martiennes. La quête de la vie sur Mars est plus active que jamais.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la source d'énergie de Curiosity ?

Curiosity utilise un générateur thermoélectrique à radio-isotopes (MMRTG), une source d'énergie nucléaire qui convertit la chaleur de la désintégration du plutonium en électricité, assurant une alimentation stable et durable.

Quelles sont les principales découvertes de Curiosity sur Mars ?

Parmi ses découvertes majeures, Curiosity a identifié des molécules organiques, détecté des niveaux élevés de méthane, et trouvé des preuves d'anciennes méga-inondations, suggérant un passé martien plus humide et potentiellement propice à la vie.

Comment la NASA prolonge-t-elle la durée de vie de Curiosity ?

La NASA prolonge la durée de vie de Curiosity par une gestion méticuleuse de son budget énergétique, des mises à jour logicielles pour optimiser la conduite et le multitâche, et des algorithmes pour réduire l'usure des roues, compensant l'impossibilité de réparations physiques.