En faisant alliance avec Microsoft pour supporter la plate-forme Windows Phone 7 tout en abandonnant progressivement Symbian, Nokia prévoit de réduire significativement sa branche R&D, ce qui va se traduire par des destructions d'emplois.

Stephen Elop, son président, a annoncé en février une nouvelle phase de restructuration, dont le détail doit être donné d'ici la fin du mois d'avril. Et pour les syndicats finlandais, ce serait pas moins de 6 000 emplois qui seraient menacés, soit près de 40% de son effectif en R&D, dont une bonne partie se trouve en Finlande.

Nokia ne confirme pas cette évaluation mais le fait est que son CEO a prévenu en février de l'imminence de coupes drastiques dans les emplois. Nokia dépense beaucoup en R&D ( 3 milliards d'euros en 2010 ), plus que d'autres fabricants de smartphones mais sans obtenir de résultats satisfaisants avec Symbian, ce qui a conduit au rapprochement avec Microsoft.


Beaucoup d'incertitudes pour les salariés
Les licenciements devraient intervenir de façon progressive, Nokia comptant écouler encore plusieurs dizaines de millions de terminaux Symbian avant de se tourner définitivement vers Windows Phone.

Il y a toujours des projets en cours, comme en témoignent l'annonce d'une nouvelle mise à jour de Symbian et de deux nouveaux terminaux, les Nokia E6 et Nokia X7, et Nokia a souligné que la période de transition vers sa nouvelle stratégie Windows Phone s'étendrait jusqu'en 2012.

Le groupe finlandais s'attend d'ailleurs à un creux de ses parts de marché dans l'intervalle, qu'il faudra rattraper ensuite avec des smartphones Nokia sous Windows Phone 7. Il s'agit donc aussi de rassurer les actionnaires sur les perspectives du groupe en travaillant sur sa rentabilité.

Il reste que Nokia a déjà connu plusieurs phases de réorganisation et de licenciements depuis 2009, entre crise économique mondiale et perte de terrain sur les smartphones, sous la pression de Research in Motion et Apple, puis des terminaux Android.

Source : Bloomberg