L'essor fulgurant des intelligences artificielles dope les ventes des fournisseurs de composants et accélérateurs graphiques dédiés et le groupe Nvidia est l'un des grands gagnants de cette tendance.

En prévoyant des résultats bien supérieurs au consensus des analystes pour le trimestre en cours grâce aux ventes de ses produits professionnels, à commencer par l'accélérateur Nvidia H100 sous architecture Hopper, la firme a donné un sérieux coup de fouet à sa capitalisation boursière.

A la suite de l'annonce de ses résultats financiers, le cours en Bourse a subitement gagné plus de 20%, le rapprochant du seuil des 1000 milliards de dollars de valorisation que peu d'entreprises ont pu franchir.

La frénésie pour l'intelligence artificielle

Depuis, la valeur de l'action a continué de progresser et, en dépassant les 410 dollars ce 30 mai, elle fait officiellement entrer Nvidia dans le cercle des entreprises valant plus de 1000 milliards de dollars en Bourse, après Apple, Google, Amazon ou Microsoft.

Nvidia H100 Hopper 02

Le cours est un peu redescendu depuis, ce qui ramène l'entreprise un peu en-dessous de ce seuil, mais le salon Computex 2023 de Taiwan donne toutes les raisons d'être optimiste, alors que le segment des cartes graphiques gaming tend à marquer le pas.

Certaines zones d'ombre subsistent bien, comme le risque de voir les Etats-Unis durcir encore les positions face à la Chine en matière de semi-conducteurs avancés, ce qui pourrait bloquer l'accès à l'immense marché chinois.

L'IA fascine autant qu'elle effraie

Il est aussi remarquable de constater que Nvidia atteint les 1000 milliards de dollars de capitalisation au moment où un nouvel appel à réguler les intelligences artificielles a émergé en affirmant qu'il y a un péril pour l'humanité.

Signé de nombreux experts en IA, de dirigeants d'entreprises traitant de l'IA et de politiques, il rappelle celui diffusé en début d'année et soutenu par Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX, Neuralink et quelques autres entreprises innovantes.

Résumant un peu la schizophrénie ou la fuite en avant ambiante, il semble vouloir lui aussi doter le réseau social Twitter d'une IA générative tout en affichant ses craintes de voir les IA déraper à court terme.