À l'origine de ChatGPT, OpenAI vient de décrocher un contrat majeur avec le Département de la Défense des États-Unis. Dans le cadre de son initiative « OpenAI for Government », il est d'un montant de 200 millions de dollars.

L'objectif est d'aider le Pentagone à identifier et prototyper des applications de ses IA de pointe. Ce partenariat s'inscrit dans une démarche plus large afin de fournir les technologies aux agences gouvernementales américaines.

Moderniser l'administration ou préparer la guerre ?

OpenAI explique que son expertise aidera à transformer les opérations administratives. Il s'agit par exemple d'améliorer l'accès aux soins de santé pour les militaires et leurs familles, de fluidifier l'analyse des données de programmes ou encore de soutenir la cyberdéfense proactive. L'entreprise insiste sur le fait que toute utilisation doit rester conforme à ses politiques.

Le langage du Pentagone est un peu plus direct. L'annonce officielle précise qu'OpenAI devra « développer des prototypes de capacités d'IA de pointe pour relever les défis critiques de sécurité nationale dans les domaines du warfighting et de l'entreprise ».

Le mot warfighting (combat) interpelle, surtout qu'en janvier 2024, OpenAI avait retiré de ses conditions d'utilisation l'interdiction explicite des usages liés au militaire et à la guerre. L'interdiction de développer ou utiliser des armes demeure.

openai

Microsoft, le partenaire mis sur la touche ?

Cette annonce a de quoi faire grincer des dents chez Microsoft. Partenaire et investisseur d'OpenAI, le groupe de Redmond a de nombreux contrats avec le gouvernement américain. Il venait d'ailleurs d'obtenir l'approbation du Pentagone pour utiliser son service Azure OpenAI à tous les niveaux de classification.

En traitant directement avec OpenAI, le Pentagone semble vouloir court-circuiter l'intermédiaire. Une situation qui illustre les tensions croissantes entre Microsoft et OpenAI.

La course à l'IA militaire est en marche

D'autres géants technologiques ne sont pas en reste avec l'IA militaire. Anthropic a annoncé un modèle avec des garde-fous allégés pour la défense, Google a assoupli ses engagements sur l'IA, et Meta autorise déjà l'utilisation de son modèle Llama pour des applications de sécurité nationale.