Le couperet est tombé. Face à la vague de détournements de plus en plus problématiques, OpenAI a décidé de siffler la fin de la récréation. La start-up californienne a annoncé suspendre la possibilité de générer des vidéos mettant en scène Martin Luther King Jr. via son outil Sora, après une demande formelle de ses héritiers.

Pourquoi une telle polémique a-t-elle éclaté ?

Le problème trouve sa source dans la prolifération de vidéos générées par IA le dépeignant dans des situations grotesques, voire ouvertement racistes. Des parodies de son célèbre discours I Have a Dream aux montages le montrant en train de rapper, de voler dans une épicerie ou même de se battre avec Malcolm X, les contenus irrespectueux ont saturé la plateforme.

L'application Sora, présentée comme un réseau social dédié aux créations par IA, permet en effet aux utilisateurs de puiser dans une banque d'images de personnalités pour créer leurs propres vidéos. Cette fonctionnalité, baptisée Cameo, a rapidement montré ses limites en devenant le terrain de jeu pour des détournements de mauvais goût.

Quelle est la réponse d'OpenAI et que signifie-t-elle ?

La firme californienne a expliqué que si la représentation de personnalités publiques présente un intérêt pour la liberté d’expression, leurs familles devraient conserver le contrôle de leur image. Dans un communiqué commun avec la succession de King, OpenAI a donc acté le blocage et promis de « renforcer les garde-fous pour les personnages historiques ».

Cette approche réactive, qualifiée par certains experts de stratégie du « demander pardon, et non la permission », crée un précédent majeur. Désormais, les ayants droit d'autres figures historiques peuvent officiellement demander le retrait ou l'interdiction de l'utilisation de leur image sur la plateforme. Une porte ouverte qui fait écho aux protestations d'autres familles, comme celle de l'acteur Robin Williams, qui dénoncent ces pratiques.

Au-delà de Martin Luther King, quels sont les enjeux ?

L'affaire King n'est que la partie visible de l'iceberg, soulevant des questions bien plus larges sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle. La plateforme Sora regorge de créations basées sur des univers protégés, comme des personnages de dessins animés populaires, sans l'accord des détenteurs de droits.

Cette situation commence à irriter au plus haut niveau. Le gouvernement japonais, par exemple, a officiellement demandé à OpenAI de cesser de copier ses animés, qualifiés de « trésors culturels irremplaçables ». Face à la pression grandissante, Sam Altman, le PDG d'OpenAI, semble s'orienter vers une modération plus prudente de son outil, un ajustement de cap devenu indispensable pour l'entreprise.