L'action du géant technologique Oracle a dévissé de plus de 5 % suite à des informations rapportant le retrait d'un partenaire financier clé pour un projet de centre de données.

Cet événement ravive les craintes d'une bulle spéculative autour des investissements massifs nécessaires au déploiement de l'intelligence artificielle.

Une course aux infrastructures de plus en plus coûteuse

Le développement exponentiel de l'intelligence artificielle générative impose aux acteurs du marché des contraintes matérielles sans précédent. Pour entraîner et faire fonctionner des modèles toujours plus complexes, les entreprises doivent bâtir des installations gigantesques, nécessitant des capitaux massifs.

Cette course à l'armement technologique force les sociétés à s'endetter lourdement ou à chercher des partenaires externes pour supporter ces coûts initiaux exorbitants.

bulle intelligence artificielle illustration IA 03

Cependant, cette stratégie de déploiement rapide commence à montrer ses limites face à la prudence grandissante des créanciers. Les centres de données, bien que vitaux pour l'avenir du secteur, représentent des paris financiers risqués sur le long terme.

Les investisseurs surveillent désormais avec une attention accrue le niveau d'endettement des entreprises, craignant que les promesses de revenus futurs ne suffisent pas à couvrir les dépenses actuelles.

Le partenariat avec Blue Owl Capital au cœur de la tourmente

C'est dans ce contexte tendu que le titre d'Oracle a subi une correction significative mercredi dernier. Selon des informations relayées par la presse financière, les négociations avec la société d'investissement Blue Owl Capital concernant le financement d'un projet de 10 milliards de dollars dans le Michigan auraient échoué.

Le partenaire financier aurait exprimé des réserves quant à la structure de la dette et aux coûts liés aux projets d'IA de l'entreprise. Face à ces rumeurs qui ont fait chuter le cours de l'action, l'entreprise fondée par Larry Ellison a rapidement réagi pour tenter de rassurer les marchés.

Oracle cloud infrastructure

Un porte-parole a affirmé que le projet de Michigan suivait son cours et que le développeur partenaire, Related Digital, avait simplement sélectionné un autre investisseur parmi plusieurs options compétitives. Malgré ce démenti formel, le doute instillé quant à la solidité du financement a suffi à marquer les esprits.

Les craintes d'une surchauffe du secteur se confirment

Au-delà du cas spécifique d'Oracle, cet épisode illustre la nervosité latente qui règne actuellement sur les marchés financiers technologiques. D'autres acteurs du domaine, tels que CoreWeave ou les fabricants de puces, ont également vu leur valorisation reculer dans le sillage de cette annonce.

Les analystes s'interrogent de plus en plus sur la capacité des entreprises à rentabiliser ces infrastructures face à une dette croissante.

La question de la rentabilité réelle des investissements dans l'IA devient centrale pour la suite de l'année boursière. Si les promesses technologiques restent alléchantes, les perspectives incertaines pourraient forcer les acteurs à lâcher du lest sur leurs projets d'expansion.

Il reste à voir si les prochains résultats trimestriels parviendront à justifier ces dépenses ou si le secteur devra entamer une phase de consolidation plus austère.