La rentrée s'annonce tendue chez Orange. La direction de l'opérateur historique a présenté aux partenaires sociaux les détails de "Regain", un projet de transformation d'une ampleur inédite pour ses activités en France.

Prévu pour un déploiement le 1er janvier 2026, ce plan va impacter 20 356 salariés, dont 3 000 verront leur poste, leur manager ou leur équipe changer radicalement. Si la direction promet de ne pas recourir à des licenciements, 250 postes seraient tout de même supprimés.

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En quoi consiste ce plan de réorganisation ?

Le projet "Regain" vise, selon la direction, à "renforcer l'efficacité opérationnelle" et la "proximité terrain". Pour ce faire, cette réorganisation redessine en profondeur la structure de l'entreprise en France.

Les cinq grandes directions régionales actuelles seront remplacées par neuf entités territoriales plus petites. Parallèlement, le pouvoir sera concentré au sein de quatre grandes "directions métiers opérationnelles" basées à Paris, couvrant les domaines suivants :

  • Le grand public
  • Les entreprises
  • La technique
  • L'expérience client

Officiellement, il s'agit de raccourcir les circuits de décision. Mais la manœuvre est loin de faire l'unanimité.

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Pourquoi cette transformation radicale maintenant ?

Ce grand chambardement intervient dans un contexte économique difficile pour Orange France. L'opérateur, pris dans une guerre des prix féroce sur son marché domestique, a vu son chiffre d'affaires reculer et cherche des leviers pour retrouver de la compétitivité.

Le plan "Regain" est présenté comme la solution pour simplifier des fonctionnements jugés trop lourds et redonner de l'agilité à une structure immense. En somme, il s'agit de réduire les coûts et de redynamiser une machine qui peine à s'adapter à la nouvelle donne du marché des télécoms.

Quelles sont les craintes des syndicats ?

L'annonce a été accueillie avec une grande méfiance par les représentants du personnel. Les syndicats, notamment la CFE-CGC et la CFDT, dénoncent un "triomphe du centralisme parisien".

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Ils craignent que la création de neuf petites régions aux "prérogatives réduites" ne soit qu'un leurre pour masquer un transfert massif de pouvoir et de ressources vers les nouvelles directions parisiennes. Pour eux, cette manœuvre va à l'encontre de la proximité promise, en éloignant les centres de décision du terrain et des clients.

Au-delà de l'aspect structurel, c'est l'impact humain qui inquiète le plus. Les syndicats alertent sur les risques psychosociaux liés à une refonte aussi profonde et rapide des repères, des missions et des équipes. Le souvenir de la crise sociale et des suicides qui avaient frappé France Télécom il y a une quinzaine d'années reste vif, et la crainte de voir l'histoire se répéter est palpable.

Foire Aux Questions (FAQ)

Y aura-t-il des licenciements dans le cadre du plan "Regain" ?

La direction d'Orange affirme qu'il n'y aura aucune suppression d'emploi ni délocalisation. Cependant, le plan prévoit la suppression de 250 postes, et 224 personnes perdront leur activité actuelle. L'opérateur devra donc reclasser ces salariés en interne.

Quels sont les salariés les plus impactés ?

Sur les 20 356 salariés concernés, la grande majorité (environ 83%) ne devrait pas voir son quotidien bouleversé. Cependant, 3 000 collaborateurs seront directement impactés par un changement de périmètre, d'équipe ou de manager. Les syndicats craignent que les salariés des anciennes directions régionales soient les plus touchés par la perte d'autonomie et de responsabilités.

Quand ce plan sera-t-il mis en place ?

Le calendrier est très serré. Après la présentation actuelle, une phase d'information et de consultation des instances du personnel doit avoir lieu à l'automne 2025, pour une mise en œuvre effective du plan "Regain" dès le 1er janvier 2026. Un délai jugé trop court par les syndicats au vu de l'ampleur des changements.