Alors que le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité RTE tend à se tourner vers son scénario prudent pour l'hiver à venir, faute de pouvoir compter sur une énergie nucléaire suffisante au début de l'année prochaine, le risque de coupures de courant en cas de vague de froid reste à envisager sur le mois de janvier 2023.

Depuis des mois, les acteurs du secteur télécom tentent d'obtenir une exemption au même titre que les domaines sensibles que sont la santé ou la défense, mais jusqu'à présent sans succès.

Les opérateurs vont devoir se résoudre à faire avec la possibilité de voir les réseaux fixes et mobiles interrompus par endroits, à défaut d'entrer dans cette catégorie et de pouvoir alimenter les antennes et infrastructures réparties sur tout le territoire.

La directrice générale d'Orange rappelle les enjeux

C'est ce qu'a de nouveau rappelé Christel Heydemann, la directrice générale d'Orange, lors de son audition auprès de la commission des affaires économiques du Sénat.

Elle a souligné que les sites des opérateurs ne sont pas considérés comme prioritaires et qu'il lui est impossible d'assurer l'alimentation électrique des dizaines de milliers d'antennes par groupes électrogènes ou batteries : "il faudrait cinq ans pour le faire", a-t-elle indiqué.

antenne-mobiles-4g

Dans ces conditions, tous les scénarios seront possibles, de la coupure totale aux cas où l'habitation ou le bureau a du courant mais pas les antennes mobiles à proximité ou l'inverse, selon que l'un ou les autres sont situés dans des zones de coupure différentes.

Les utilisateurs pourront donc avoir du courant chez eux sans pouvoir utiliser leur téléphone ou se retrouver sans courant mais avec un téléphone mobile fonctionnant normalement.

Quid des appels d'urgence ?

Dans le même temps, il serait difficile actuellement de séparer les antennes mobiles du reste de l'alimentation électrique en cas de coupure, à moins d'affaiblir considérablement les dispositifs de délestage et de réduire leur intérêt.

Autre motif d'inquiétude, les antennes privées de courant ne pourront plus acheminer les appels normaux mais aussi les appels vers les secours, avec le risque bien réel de mise en danger de la vie d'autrui dans les situations d'urgence.

Orange ayant déjà eu à affronter des problèmes de défaillance des numéros d'urgence lors de dysfonctionnements de son réseau en 2021, on peut comprendre la prudence et l'avertissement de la directrice générale.

Pour le moment, le risque de coupure de courant ne devrait concerner que les cas de vague de froid soutenue et au moment des pics de consommation, soit quelques heures dans la journée et pour certaines zones géographiques, tandis qu'un black-out global n'est pas envisagé par RTE.

Source : Le Figaro