Le chantier du PA-NG (Porte-Avions de Nouvelle Génération), symbole de la puissance navale française à venir, franchit une étape décisive avec la soudure inaugurale des chaufferies nucléaires à Cherbourg.
Ce navire de nouvelle génération incarnera les capacités militaires maritimes françaises des prochaines décennies sur fond d'enjeux stratégiques et industriels majeurs.
À l'aube d'une transition historique, la Marine nationale prépare le passage de relais entre deux générations : le Charles-de-Gaulle, fleuron en service depuis 2001, et le PA-NG, géant annoncée qui deviendra le plus grand bâtiment militaire jamais construit en Europe.
Le projet, officialisé par la soudure de la première tôle des chaufferies nucléaires K22, s'appuie sur les expertises croisées de Naval Group, TechnicAtome et les Chantiers de l’Atlantique.
D'ici 2038, il intégrera Toulon pour remplacer son prédécesseur et assurer la continuité de la dissuasion française sur les océans. Naval Group, combinant savoir-faire et innovation, orchestre un chantier titanesque.
L'investissement, estimé entre 5 et 10 milliards d'euros, souligne l'envergure nationale du programme et la volonté d'éviter tout retard critique dans la livraison.
Un concentré d'innovations et de puissance
Avec ses dimensions record de 310 mètres de long et 85 mètres de large pour 78 000 tonnes, le PA-NG n’a pas son pareil sur le continent. Son pont d’envol de 17 200 m² et son hangar de 4 500 m² surpassent aisément ceux du Charles-de-Gaulle : un saut d’échelle qui se traduit aussi par la capacité d’accueillir près de 2 000 personnes à bord et d’embarquer jusqu'à quarante aéronefs, dont une trentaine de Rafale marine, des avions de surveillance et des hélicoptères.
La propulsion est confiée à deux chaufferies nucléaires K22 de 220 MW, garantissant une vitesse de pointe de 50 km/h et une autonomie stratégique inégalée. La technologie phare du système de catapultage électromagnétique EMALS, développée par General Atomics, promet de doubler le taux de sorties aériennes journalières. Cette avancée positionne le PA-NG en tête de la course militaire européenne.
Défi industriel, arsenal de pointe et perspectives
L’arsenal du PA-NG s’articule autour d’une défense multicouche : missiles surface-air Aster à lancement vertical, artillerie télé-opérée, des canons de 40 mm et systèmes de missiles intercepteurs.
Le radar Sea Fire de Thales, capable de suivre jusqu’à mille cibles simultanément, parachève un dispositif technologique exceptionnel. Grâce à ces solutions, le PA-NG vise non seulement la supériorité aéronavale sur les mers mais aussi l’adaptabilité à des menaces évolutives jusqu’en 2080.
La phase de construction s’étalera sur quatre à cinq ans à Saint-Nazaire, avant essais et livraison finale. Le programme, porté par une coopération inédite entre acteurs industriels, annonce un renforcement majeur de la présence française sur les océans et ouvre la voie à une modernisation profonde du Charles-de-Gaulle jusqu’à la transition complète.