Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump a fait des hausses de tarifs douaniers son arme favorite pour renégocier les anciennes alliances ou obtenir l'avantage dans certains domaines.
Le nouveau président des Etats-Unis n'hésite pas non plus à faire bondir hors de proportion les droits de douane lorsqu'il n'obtient pas satisfaction. Il n'a ainsi pas hésité à menacer le secteur des alcools français avec des taxes douanières à 200% ou à imposer des droits de 145% sur l'ensemble des importations chinoises après que la Chine a répondu par des hausses douanières de 125% sur les produits américains.
Cet outils des tarifs douaniers, Donald Trump compte aussi l'utiliser pour réorienter le marché des panneaux photovoltaïques. La Chine est là encore un immense fournisseur mondial, profitant de ses prix bas pour inonder le marché et écraser la concurrence.
Contre les aides chinoises illégales, des taxes de plus de 3000% !
L'Europe en sait quelque chose, elle qui voit ses champions mettre la clé sous la porte ou s'expatrier pour survivre au raz-de-marée des panneaux solaires chinois, faute de soutien politique.
Pour préserver sa propre industrie des cellules photovoltaïques, l'administration Trump a annoncé son intention de taxer les panneaux solaires venus d'Asie du Sud-Est à hauteur de...3521% !
La mesure est justifiée par le fait que les entreprises asiatiques sont soupçonnées d'avoir profité d'aides d'Etat pour casser les prix et prospérer. Une enquête est en cours pour étudier l'impact de ces aides illégales sur les entreprises américaines et décider d'appliquer cette hausse massive des droits de douane d'ici le 2 juin prochain, rapporte l'AFP.
L'investigation avait été lancée en avril 2024 à la suite d'une requête de l'industrie solaire américaine estimant être lésée par la concurrence des entreprises d'Asie du Sud-Est largement aidées par des subventions cachées.
Enquêtes sur les aides d'Etat chinoises
Une investigation similaire avait été lancée en Europe au même moment contre des groupes chinois accusés de profiter d'aides d'Etat illégales et de lignes de crédit pour casser la concurrence en Europe et s'imposer sur les grands marchés publics grâce à des prix très bas.
Ces droits spécifiques s'ajouteraient aux 10% imposés sur tous les produits mais aussi aux droits réciproques décidés début avril et spécifiques à chaque pays. Autant dire que leur application serait une catastrophe pour certains pays comme la Malaisie ou le Cambodge dont les usines profitent du soutien financier du gouvernement chinois en augmentant de 36 fois le prix des produits.
Il reste à voir si ces mesures seront maintenues durablement ou seulement le temps d'obtenir des garanties mais on peut déjà s'attendre à une réaction indignée de la Chine et peut-être des ripostes commerciales.
