Vincent Ledoux, Député du Nord a indiqué qu'il souhaitait légiférer pour mieux encadrer certaines applications. En ligne de mire : Pokémon Go, pour la question de la collecte et de l'utilisation des données personnelles, mais également pour les questions de sécurité des joueurs.

Pour le député des républicains, "Ce qui ne devrait être qu'un produit de divertissement pourrait se transformer en sujet de dangers potentiels si le législateur n'y prenait pas garde et ne venait y mettre de l'ordre." Il envisage désormais d'adresser une lettre à ce sujet à Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée de l'économie numérique.

Pokemon Go 1

Selon Vincent Ledoux, Pokémon go multiplie les scènes dangereuses ou inappropriées avec des "joueurs qui se regroupent dans des commissariats de police ou dans des cimetières, abandonnent leur voiture sur le bord de la route ou traversent des chaussées imprudemment " pour attraper des bestioles virtuelles. Le député regrette par ailleurs qu'il "n'existe pas de réglementation applicable aux jeux en ligne qui permettrait, pour le moins, d'analyser les risques avant leur mise sur le marché, d'en évaluer leur fonctionnement et de prévoir des modalités d'agrémentation les rendant conformes au droit national et européen."

La question des données personnelles est également au coeur de la critique, le député indiquant que les données récoltées auprès des joueurs sont envoyées vers les serveurs américains de Nintendo, ajoutant que "Les États-Unis ne sont pas considérés par les autorités européennes de protection des données à caractère personnel comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée.". A cela se cumule les défauts du marché intégré : "Les achats intégrés à l'application excluent tout droit de rétractation tel que prévu pourtant par notre code de la consommation, fragilisant ainsi les publics vulnérables comme les mineurs" ( un code de consommation qui a toutefois été aménagé il y a plusieurs années pour permettre ce type d'abus de la part des vendeurs au titre de la lutte contre le piratage, au départ avec la non-reprise des CD et DVD ouverts, puis par le non-remboursement des biens numériques.)

Finalement, Pokémon Go est avant tout un prétexte pour les politiciens de s'offrir un petit coup de buzz, et la situation démontre combien la France accuse un retard conséquent dans la législation des activités en ligne et des nouvelles technologies.