L'étude menée conjointement par le CNRS et des chercheurs d'universités nord-américaines et allemandes a permis de constater des taux élevés en métaux lourds comme le fer, le plomb ou l'arsenic dans la couche géologique. Ils révèlent des dépôts importants dans les sédiments mais aussi une ingestion régulière par le plancton, aboutissant aux malformations observées, caractéristiques d'un empoisonnement de son vivant.
L'intoxication par les métaux lourds est donc peut-être l'un des facteurs ayant contribué aux phases d'extinctions de masse dans les océans dans les temps anciens. Mais quelle en est la cause ? Les chercheurs ont noté que les rapports isotopiques pour plusieurs éléments comme le carbone, l'oxygène ou le souffre suggèrent que la concentration en oxygène s'est réduite dans les couches profondes de l'océan à ces périodes.
Cette pauvreté en oxygène, ou anoxie, des milieux marins profonds, a pu accroître la solubilité de divers éléments, modifiant les équilibres chimiques et augmentant la concentration moyenne en métaux lourds. En remontant et en se mélangeant aux eaux de surface, ces eaux toxiques venues des profondeurs auraient empoisonné les espèces marines et contribué à leur extinction massive.
La pollution par les métaux lourds pourrait alors être le lien corrélant les extinctions de masse et les océans aux eaux profondes appauvries en oxygène déjà observé, et elle pourrait devenir un marqueur précoce des grandes phases d'extinction.