Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a créé une crise énergétique qui a fait monter les prix des ressources et ramené le tarif des carburants essence et diesel vers 2 € / litre après l'arrêt du dispositif d'aide mis en place par le gouvernement début janvier.

Si les prix sont un peu redescendus ces derniers jours, la pression reste forte sur le pouvoir d'achat des ménages. Pour faire un peu oublier ses superprofits, le groupe Totalenergies s'était dit prêt à relancer son propre dispositif de rabais sur le prix des carburants dans son réseau de stations-service qu'il avait déjà proposé en octobre dernier, en complément de celui du gouvernement.

Si le groupe pétrolier n'a pas communiqué les modalités ni le calendrier, l'information n'a pas échappé au gouvernement qui a de nouveau fait un appel du pied pour que la promesse se concrétise.

Le gouvernement met un coup de pression

Son porte-parole Olivier Véran a évoqué la promesse de Totalenergies en indiquant sur France 2 espérer qu'elle se concrétise "le plus vite possible", ajoutant : "nous souhaitons qu'il puisse y avoir en plus des dispositifs d'Etat qui viennent aider au pouvoir d'achat des dispositifs portés par les producteurs de carburant".

pompe station essence

Patrick Pouyanné, PDG de Total, avait indiqué début février qu'un dispositif de remise pourrait être détaillé dans les semaines à venir mais le déclencheur sera sans doute une hausse des tarifs des carburants au-delà de 2 € / litre, considéré comme un seuil psychologique pour les Français.

Le dispositif de ristournes de fin 2022 avait coûté à Totalenergies 550 millions d'euros mais l'entreprise a annoncé depuis un bénéfice net record de 19 milliards d'euros, relançant la question de la taxation des superprofits.

Le prix des carburant remodèle le marché automobile

La hausse des prix des carburants fossiles contribue toutefois à l'essor des ventes de véhicules utilisant des carburants alternatifs et moins chers (au moins pour le moment).

Les ventes de véhicules électriques progressent sérieusement en Europe, même si la hausse du prix de l'électricité pourrait freiner l'élan, de même que celles des hybrides, tandis que les véhicules équipés pour le bioéthanol ou le GPL sont également plébiscités pour échapper aux hausses des tarifs des carburants.

Le Parlement européen vient de valider la décision d'interdire les ventes de véhicules thermiques neufs à partir de 2035 en Europe, confortant la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.