Maison mère de Facebook et Instagram, Meta est une nouvelle fois dans le collimateur du gendarme français de la concurrence. Une procédure vient d'être officiellement ouverte pour des pratiques jugées potentiellement anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. Le groupe américain a reçu une notification de griefs.
Des partenariats publicitaires sous le feu des critiques
Au cœur de l'affaire, la gestion par Meta de ses partenariats. Il est reproché au groupe de limiter l'accès à ses services de vérification publicitaire, essentiels pour les annonceurs qui veulent s'assurer de la visibilité et de la sécurité de leurs campagnes.
Les conditions d'accès ne seraient ni transparentes, ni objectives, ni équitables. L'Autorité de la concurrence pointe ainsi du doigt un possible abus de position dominante.
Le combat d'une entreprise française à l'origine de l'affaire
La procédure fait suite à une plainte déposée en octobre 2022 par la société française Adloox, spécialiste de la mesure publicitaire. L'entreprise tentait, sans y parvenir, d'intégrer les programmes de partenariat de Meta depuis 2016.
Face à cette situation, l'institution avait déjà agi en urgence en mai 2023. Elle avait alors imposé des mesures conservatoires, forçant Meta à publier de nouveaux critères d'accès « objectifs, transparents, non-discriminatoires et proportionnés » et à accélérer l'intégration d'Adloox.
Une épée de Damoclès financière pour Meta
La notification de griefs ouvre une procédure contradictoire. Meta va pouvoir présenter sa défense. La culpabilité du groupe n'est donc pas encore établie et la décision finale reviendra au collège de l'Autorité.
Si l'abus de position dominante est confirmé, les sanctions peuvent être lourdes. L'amende pourrait atteindre jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires mondial de Meta. Dans l'immédiat, l'Autorité de la concurrence indique qu'elle « ne fera aucun autre commentaire sur la pratique visée ».