Faute d'avoir pu trouver une porte de sortie ou un partenaire pour se relancer, le français Qobuz, qui propose une plate-forme de streaming musical misant sur la qualité sonore et un choix de catalogue orienté vers les "passionnés de musique", a dû se résigner à se placer en redressement judiciaire.
Depuis, quatre repreneurs ont manifesté leur intérêt, dont deux proviennent plus ou moins du secteur de la musique et laissent espérer des garanties pour l'emploi, relève l'Express. Qobuz pourrait donc survivre à l'épreuve mais son fondateur Yves Riesel regrette le petit nombre de candidats, qui marque "l'échec total du financement de l'industrie de la musique en France" et ce problème récurrent du financement des entreprises moyennes.
Si les startups disposent de nombreux mécanismes pour trouver des financements, alors même que leur modèle économique n'est souvent pas encore viable, les entreprises moyennes sont loin d'avoir les mêmes soutiens et se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes alors même qu'elles doivent affronter un changement d'échelle de leur activité.
Dans le cas de Qobuz, les investisseurs seraient restés frileux du fait d'une méconnaissance du secteur du streaming et d'un verrouillage du marché par les plus gros acteurs comme Deezer. Yves Riesel regrette également le silence total du gouvernement alors que ce dernier a fait preuve de beaucoup de zèle et de directivité il n'y a pas si longtemps avec la plate-forme française de streaming vidéo Dailymotion, finalement récupéré par le groupe Vivendi mais comptant aussi des dizaines de millions d'utilisateurs.
Qobuz revendique pourtant un revenu par abonné de plus de 100 euros par an, avec une base de 25 000 abonnés, et un chiffre d'affaires en croissance de 55%, bien que l'activité ne soit pas encore rentable. Désormais, les projets de reprise doivent être précisés mais les utilisateurs du service ne devraient pas connaître d'interruption.