Le géant américain des semiconducteurs Qualcomm vient d'annoncer une acquisition qui pourrait avoir son importance dans l'écosystème de l'électronique et de la robotique.
En rachetant la société italienne Arduino, célèbre pour ses cartes de développement open source utilisées par des millions de créateurs et d'étudiants dans le monde, l'entreprise de San Diego marque un tournant stratégique vers l'intelligence artificielle embarquée et la robotique autonome.
Une acquisition stratégique pour conquérir la robotique
L'opération, dont le montant n'a pas été divulgué, permet à Qualcomm d'accéder directement à une communauté de plus de 33 millions de développeurs, d'étudiants et de professionnels.
Arduino conservera son indépendance en tant que filiale de Qualcomm, préservant ainsi sa philosophie open source et sa mission éducative qui ont fait son succès depuis sa création.
Cette stratégie s'inscrit dans la volonté de Qualcomm de diversifier ses revenus au-delà du marché des smartphones, qui représente encore une part importante de son activité.
Avec l'arrivée d'Apple sur le marché des modems et le ralentissement du secteur mobile, l'entreprise cherche de nouveaux débouchés dans l'Internet des objets, l'automobile et désormais la robotique.
Arduino Uno Q : quand l'IA rencontre le prototypage
Le fruit de cette collaboration se concrétise immédiatement avec le lancement de l'Arduino Uno Q, une carte de développement attractive qui combine la simplicité d'Arduino avec la puissance de calcul de Qualcomm.
Cette nouvelle plateforme intègre un processeur Dragonwing QRB2210 de Qualcomm (la nouvelle gamme de puces IoT et réseaux de la firme de San Diego, annoncée lors du salon MWC 2025) aux côtés d'un microcontrôleur STMicroelectronics STM32U585, créant une architecture hybride inédite.
L'Arduino Uno Q propose des caractéristiques impressionnantes : processeur quad-core ARM Cortex-A53 cadencé à 2,0 GHz, GPU Adreno pour l'accélération graphique, et jusqu'à 4 Go de RAM LPDDR4 avec 32 Go de stockage eMMC. Cette configuration permet de faire tourner Linux Debian nativement, ouvrant la voie à des applications d'intelligence artificielle sophistiquées.
Une nouvelle approche de l'intelligence artificielle accessible
L'innovation majeure réside dans l'introduction du "vibe-coding", une fonctionnalité révolutionnaire qui permet de générer du code automatiquement à partir de simples instructions textuelles.
Cette approche démocratise l'accès à l'IA en permettant même aux utilisateurs novices de créer des applications complexes sans expertise technique approfondie.
La plateforme supporte également la vision par ordinateur, le traitement audio avancé et les connexions Wi-Fi 5 et Bluetooth 5.1 intégrées. Ces capacités transforment l'Arduino Uno Q en véritable ordinateur de poche dédié aux applications robotiques et IoT.
Un écosystème unifié pour l'innovation
Qualcomm introduit parallèlement Arduino App Lab, un environnement de développement unifié qui permet de programmer à la fois les systèmes temps réel traditionnels et les applications Linux avancées. Cette approche simplifie considérablement le développement de solutions hybrides combinant contrôle précis et intelligence artificielle.
La stratégie va plus loin : Qualcomm a également acquis récemment Foundries.io et Edge Impulse, deux entreprises spécialisées dans le développement robotique, consolidant ainsi sa position sur ce marché en pleine expansion. L'objectif affiché est de rivaliser avec Nvidia sur le segment des puces dédiées à la robotique.
Une nouvelle voie entre IA et robotique
Cette acquisition illustre parfaitement la transformation du marché technologique, où les géants des semiconducteurs cherchent à s'imposer sur les segments émergents. Qualcomm mise sur la robotique comme relais de croissance majeur, avec l'ambition de développer des solutions pour les robots humanoïdes et les véhicules autonomes.
L'Arduino Uno Q, proposé à partir de 44 dollars pour la version 2 Go/16 Go et 59 dollars pour la version 4 Go/32 Go, rend ces technologies avancées accessibles au plus grand nombre. Cette démocratisation pourrait accélérer l'innovation dans des secteurs aussi variés que l'éducation, la domotique ou encore l'agriculture connectée.