Le décret sur la sécurité nationale signé par Donald Trump en 2019 et prolongé (et même aggravé) pour un an empêche en principe les entreprise nord-américaine d'entretenir des relations commerciales avec le groupe Huawei, soupçonné de laisser les services de renseignement chinois s'adonner à de l'espionnage via ses équipements et smartphones.
L'étau des restrictions est tel que Huawei ne peut plus faire fabriquer ses propres processeurs Kirin chez le fondeur taiwanais TSMC, ce qui va l'obliger à trouver des alternatives.
Le groupe Qualcomm, spécialiste des puces de communication, n'est en principe pas autorisé à commercer avec Huawei..et cela ne fait pas ses affaires. Le Wall Street Journal rapporte qu'il mène actuellement un lobbying intense pour tenter d'obtenir une dérogation qui lui permettrait de fournir au groupe chinois des modems 5G pour ses smartphones et tablettes.
La firme de San Diego fait miroiter une opportunité à 8 milliards de dollars si un accord pouvait être trouvé. Il faut dire que les relations avec Huawei se sont améliorées ces dernières semaines après la signature d'un accord croisé mettant fin à un litige portant sur la valeur des droits de licence pour l'utilisation de technologies 5G.
Sans un assouplissement des restrictions, Qualcomm craint surtout de voir la concurrence, notamment celle de MediaTek, prendre facilement des parts de marché en Asie et affaiblir l'emprise des technologies US dans la 5G.
Huawei pourrait en effet se tourner vers les solutions Dimensity de MediaTek ou Exynos de Samsung pour remplacer ses SoC Kirin et Qualcomm (et plus largement l'industrie high-tech américaine) aurait finalement beaucoup à perdre en maintenant une position dure face à Huawei.