L'ère du simple radar de vitesse est révolue. La Sécurité routière en France et ses homologues en Europe, notamment en Italie, passent à la vitesse supérieure en intégrant massivement l'intelligence artificielle dans leurs dispositifs de contrôle.
L'ambition est de transformer les radars en outils multifonctions capables de sanctionner une large palette d'infractions, du franchissement de ligne continue à l'usage du téléphone. Une véritable petite révolution technologique qui promet de rendre les routes plus sûres, mais aussi la surveillance bien plus pointue.
Comment l'Italie a-t-elle dégainé la première avec un radar anti-dépassement ?
L'Italie a pris une longueur d'avance avec le "sorpassometro" SV3. Ce système, déjà opérationnel en Calabre sur des routes jugées à haut risque, est redoutable, et il ne pardonne aucun écart.
Il combine des capteurs électromagnétiques dans l'asphalte et des caméras HD pour détecter le franchissement de ligne continue. Dès qu'un véhicule mord la ligne dans une zone interdite, le système enregistre une séquence vidéo qui est ensuite analysée par une IA pour générer un rapport quasi automatique.
C'est une technologie ciblée sur les dépassements dangereux, une cause majeure d'accidents mortels, notamment pour les motards.
Quelle est la stratégie de la France avec ses radars "intelligents" ?
En France, le plan "Radars 2026-2030" de la Sécurité routière officialise la montée en puissance de l'IA.
Les radars tourelles et urbains, jusqu'ici largement sous-exploités et limités à la vitesse ou au franchissement de feu rouge, vont devenir de véritables yeux de lynx.
Un appel d'offres a été lancé pour développer des équipements capables d'analyser les images pour verbaliser de nouvelles infractions. L'intelligence artificielle sera au cœur du dispositif pour identifier des comportements comme l'usage du téléphone au volant ou le non-respect des distances de sécurité, promettant une efficacité accrue.
L'intelligence artificielle est-elle la clé de cette nouvelle surveillance ?
Absolument. L'IA est le moteur de cette transformation. Elle permet de passer d'une simple mesure (vitesse, passage au rouge) à une analyse complexe de scènes en temps réel.
L'intelligence artificielle peut distinguer un véhicule qui "colle" un autre d'une situation où une voiture se rabat brusquement, ou encore identifier un téléphone tenu en main dans l'habitacle. Cette capacité d'analyse vidéo rend la verbalisation automatique possible pour des infractions qui nécessitaient jusqu'à présent une interception humaine. C'est un saut technologique majeur pour les forces de l'ordre.
Foire Aux Questions (FAQ)
Ces nouveaux radars sont-ils déjà actifs en France ?
Pas encore pour les nouvelles infractions basées sur l'IA comme le téléphone au volant. Le plan de la Sécurité routière court jusqu'en 2030, avec des déploiements progressifs attendus à partir de 2026. L'Italie, en revanche, a déjà commencé à verbaliser les franchissements de ligne continue avec son système SV3.
Quelles sont les principales infractions qui seront ciblées par l'IA ?
Les priorités semblent être le franchissement de ligne continue, le non-respect des distances de sécurité, l'usage du téléphone au volant, et potentiellement le non-port de la ceinture de sécurité. Les radars urbains pourraient aussi, à terme, verbaliser le non-respect des couloirs de bus ou des sas vélos.
Y a-t-il des risques d'erreurs avec ces systèmes d'IA ?
C'est une préoccupation majeure. Les fabricants promettent des IA très performantes pour éviter les faux positifs. Cependant, des situations complexes (comme une queue de poisson forçant un autre véhicule à freiner) devront être analysées avec une grande précision. Un cadre juridique solide est en cours d'élaboration pour encadrer ces nouvelles verbalisations et limiter les contestations abusives.