Préparez-vous à lever le pied, mais aussi à ranger votre téléphone et à boucler votre ceinture. Le Département du contrôle automatisé (DCA) a lancé un appel d'offres qui dessine les contours d'une surveillance routière beaucoup plus intrusive et polyvalente pour les années à venir.

L'objectif est clair : moderniser le parc existant en remplaçant les anciens appareils par des systèmes multi-infractions, plus précis et redoutablement efficaces, grâce à une combinaison de technologies de pointe.

Quelles sont les nouvelles infractions qui pourront être verbalisées ?

La liste des nouvelles infractions que ces futurs radars automatiques pourront verbaliser a de quoi donner des sueurs froides. Fini le temps où seul l'excès de vitesse était dans le viseur. Demain, ces appareils pourront scruter nos comportements dans les moindres détails pour sanctionner :

  • L'usage du téléphone au volant.
  • Le non-port de la ceinture de sécurité.
  • Le non-respect des distances de sécurité.
  • La circulation sur une bande d'arrêt d'urgence.
  • Les remontées de files non autorisées.
  • Les contresens.


Pour y parvenir, certains appareils, comme les radars urbains, devront pouvoir analyser l'intérieur de l'habitacle, ce qui ne manquera pas de soulever d'importants débats.

Comment fonctionnent ces technologies de pointe ?

Pour accomplir ces nouvelles missions, les futurs appareils seront de véritables concentrés de technologie, avec en tête de gondole l'intelligence artificielle et le LiDAR 3D. Ce dernier, un laser à balayage tridimensionnel, permet de modéliser la scène routière avec une précision inégalée, de suivre plusieurs véhicules à la fois sur différentes voies et de distinguer les types de véhicules. L'IA, quant à elle, analysera les images et les données pour identifier les comportements infractionnistes.

La discrétion sera également de mise. La tendance est à la généralisation des flashs invisibles à l'œil nu, grâce à la technologie infrarouge, ou à l'utilisation de filtres sur les radars autonomes pour réduire drastiquement l'intensité lumineuse et éviter d'alerter les conducteurs en infraction, notamment en milieu urbain.

Quels sont les défis juridiques et éthiques posés par ces super-radars ?

L'arrivée de ces super-radars soulève toutefois d'importants défis, notamment sur le plan juridique. L'utilisation de l'intelligence artificielle pour une verbalisation entièrement automatisée pose la question de la fiabilité, des "faux positifs" et du droit à la contestation pour les automobilistes. De plus, la capacité à filmer l'intérieur des véhicules pour contrôler le port de la ceinture ou l'usage du téléphone entre en collision directe avec le respect de la vie privée.



Conscient de ces enjeux, l'appel d'offres du gouvernement demande aux fabricants de proposer eux-mêmes les évolutions réglementaires nécessaires pour encadrer ces nouvelles fonctionnalités. Un casse-tête juridique qui prouve que la technologie avance parfois plus vite que la loi.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quand ces nouveaux radars seront-ils déployés sur les routes ?

Ces nouvelles technologies s'inscrivent dans un plan de modernisation qui s'étend de 2026 à 2030. Leur déploiement sera donc progressif sur plusieurs années, au fur et à mesure du remplacement des anciens appareils.

Les flashs seront-ils complètement invisibles ?

Cela dépendra du type de radar. Les radars urbains et les voitures-radars utilisent déjà des flashs infrarouges, totalement invisibles. Les radars autonomes (dits "de chantier") s'équipent de plus en plus de filtres qui rendent le flash beaucoup moins perceptible, mais pas complètement invisible, afin de ne pas surprendre et dérouter les conducteurs en pleine nuit.

Ces radars remplaceront-ils tous les contrôles effectués par les forces de l'ordre ?

Non, l'objectif est de remplacer les équipements vieillissants comme les radars tronçons ou les jumelles laser, et d'automatiser la détection d'infractions difficiles à constater à grande échelle. Les contrôles humains (alcoolémie, stupéfiants) resteront de la prérogative des forces de l'ordre.