Le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité RTE a dévoilé en septembre dernier plusieurs scénarios pour cet hiver, du modèle très optimiste à celui rencontrant les plus grandes difficultés, pour l'approvisionnement électrique national.

Tenant compte de multiples facteurs (météo, évolution de la crise énergétique, disponibilité des moyens de production...), ces estimations varient aussi selon la capacité d'énergie nucléaire disponible à l'entrée dans l'hiver.

Pour les scénarios allant de optimiste à médian, les modèles s'appuient sur des capacités d'électricité d'originaire nucléaire de 45 à 50 GW d'ici janvier 2023. La production dépendra de la capacité d'EDF à relancer rapidement les centrales actuellement arrêtées pour maintenance ou pour vérification de la corrosion des tuyauteries des réacteurs.

Grèves et nouvelles opérations de surveillance de la corrosion

Les mouvements de grève dans les centrales ont déjà commencé à retarder certaines relances mais EDF a également annoncé la prolongation des opérations de surveillance de la corrosion pour plusieurs réacteurs, ce qui décalera de plusieurs semaines leur remise en service.

De fait, la capacité minimale de 45 réacteurs actifs (sur 56) pour le début de l'année prochaine afin d'envisager assez sereinement la période hivernale s'annonce de plus en plus difficile à atteindre.

centrale nucleaire

Selon Franceinfo, deux réacteurs, Penly 2 et Cattenom 3, actuellement en maintenance, ne pourront pas démarrer comme prévu en novembre et décembre. Les nouvelles dates de mise en service sont désormais la toute fin janvier 2023 pour le premier et fin février pour le second.

Or, avec la capacité de produire respectivement 1330 et 1300 MW, ils risquent de manquer cruellement en cas de vague de froid sur les premiers mois de 2023. Sur les 56 réacteurs, 26 sont toujours à l'arrêt, 15 pour vérification des problèmes de corrosion et 11 pour maintenance.

Production électrique en baisse mais pas de panique

Début novembre, EDF a revu à la baisse sa prévision de production d'électricité pour 2022. La fourchette initiale de 280 à 300 TWh a été modifiée pour une production de 275 à 285 TWh.

Le gestionnaire RTE tend àdésormais à privilégier son scénario prudent qui s'appuie sur une production nucléaire de 45 GW mais reste relativement confiant dans sa capacité à gérer la situation.

Un black-out électrique général du réseau électrique est exclu mais, avec si peu de marge de manoeuvre en approvisionnement, le risque de coupures tournantes reste toujours possible pour quelques jours (et en réalité quelques heures, celles des pics de consommation d'électricité du matin et de la fin de journée) cet hiver, si l'indicateur Ecowatt devait passer au rouge.

Source : Franceinfo