Fin juin, les astronautes de la Station Spatiale Internationale (ISS) ont été mis en sécurité durant une heure après la dislocation du satellite russe Resurs P1 en dizaines de fragments.

Aucun incident majeur n'a été signalé et le personnel a pu rapidement reprendre ses activités mais des questions se sont posées concernant cet épisode. S'agissait-il d'un nouvel essai d'une arme ASAT (anti-satellite) sur ce satellite hors service ou bien d'une destruction involontaire ?

Explosion de faible intensité

Les analyses se poursuivent et l'entreprise spécialisée dans le suivi des satellites LeoLabs a apporté de nouveaux éléments. Selon l'analyse des données et la distribution des débris, le satellite Resurs P1 a connu une explosion de faible intensité produisant un nuage de débris.

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Il ne s'agirait donc pas d'une arme l'ayant pulvérisé mais plutôt le résultat soit d'une collision avec un débris spatial soit d'une explosion interne. Cette dernière piste avait été rapidement évoquée en soulignant la possibilité que le satellite a été insuffisamment vidangé de son carburant après avoir été déclaré non-opérationnel.

La comparaison avec ce qui s'est passé pour le satellite Cosmos 1408, détruit par un missile ASAT fin 2021 et formant une distribution de débris spécifiques, confirme que le cas présent n'est pas lié à une destruction de ce type, les autorités militaires russes comme américaines n'ayant pas ailleurs signalé aucun tir suspect, rapporte Spacenews.

Une pollution spatiale compliquée à gérer

Des observations optiques révèlent que, malgré la génération de plus de 250 fragments, une grande partie du satellite est toujours là. Resurs P1, comme les versions suivantes P2 et P3, a connu un dysfonctionnement l'empêchant de déployer complètement ses panneaux solaires.

S'il est en perte de vitesse et doit brûler dans l'atmosphère avant la fin de l'année, le problème est que le production de débris s'est faite dans une zone qui peut impacter de nombreux satellites opérationnels ainsi que les stations spatiales ISS et Tiangong.

Il faudra sans doute des mois avant qu'ils ne finissent par être freinés puis détruits dans l'atmosphère.

Source : Spacenews