Nouvelle alerte pour l'équipage de la Station Spatiale Internationale (ISS). Le 26 juin dernier, un satellite s'est décomposé en une centaine de débris en orbite basse, créant une alerte et une mise à l'abri préventive dans les navettes arrimées à la station orbitale.

Il n'y avait pas de menace directe mais la proximité de l'événement avec l'ISS a activé la procédure d'urgence et de sécurité des astronautes pour parer à toute éventualité.

Un satellite russe se disloque à l'altitude de l'ISS

Le confinement a duré environ une heure avant que l'équipage de l'ISS puisse reprendre ses activités. La NASA n'a pas précisé l'origine de cet incident mais l'entreprise LeoLabs, spécialisée dans le suivi des satellites en orbite, relève que le satellite russe Resurs P1 s'est vraisemblablement fragmenté à une altitude proche de celle de l'ISS.

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Starliner, abri des astronautes en cas d'alerte

Lancé en 2013 et actif jusqu'en 2021, ce satellite d'observation en orbite héliosynchrone n'était donc plus opérationnel après avoir atteint sa fin de carrière et perd régulièrement de l'altitude avant de brûler dans l'atmosphère d'ici la fin de l'année.

Les raisons de sa rupture ne sont pas clairement établies et pourraient être liées à une inactivation insuffisante du satellite en fin de vie, comme l'épuisement des batteries et la vidange des réservoirs.

A priori, il ne s'agirait pas d'un tir d'arme ASAT (arme anti-satellite) russe comme ce fut le cas en novembre 2021, le satellite Cosmos 1408 se retrouvant pulvérisé en plus d'un millier de débris, ce qui avait également obligé l'équipage de l'ISS à se mettre à l'abri.

La pollution spatiale, un fléau problématique

Il reste que cela ne va pas arranger l'état de l'espace proche de la Terre envahi de débris divers et constituant un problème grandissant et qui est peut-être loin d'être résolu alors que les projets de mégaconstellations de satellites se multiplient.

Plus de 7500 satellites et 45 000 débris font l'objet d'un suivi mais il existe aussi un volume de débris trop petits pour être détectés. Des techniques de nettoyage de l'espace à grande échelle sont à l'étude, du bras récupérateur au filet de pêche spatial mais leur efficacité reste à démontrer.

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Dans le même temps, l'industrie spatiale travaille sur des engins qui pourraient assurer la maintenance en orbite des satellites, du remplissage des réservoirs aux réparations ou au remplacement de pièces afin de prolonger leur durée de vie et éviter de se retrouver avec des satellites défectueux encombrant les orbites.

Fin 2023, une première amende pour pollution spatiale a été dressée par la FTC américaine contre une entreprise pour la désorbitation manquée d'un satellite, son opérateur n'ayant pas prévu assez de carburant pour lui permettre d'atteindre son orbite de dégagement.

Le salut pourrait venir d'une nouvelle façon de concevoir les satellites en les construisant en bois plutôt qu'en aluminium dont les particules semblent agresser la couche d'ozone.

Le projet LignoSat testera plus tard dans l'année la possibilité d'utiliser du bois de magnolia pour ses parois qui pourrait brûler ensuite de façon moins polluante et sans résidus lors de la rentrée dans l'atmosphère.

Source : Space.com